Dans son sermon du 14 janvier 2022, Sa Sainteté le Calife a présenté le récit du voyage du Saint Prophète de La Mecque à Médine.
Sermon du vendredi 14 janvier 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
J’évoquais Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) dans l’avant-dernier sermon et je mentionnai Souraqa qui, appâté par la prime, était sorti pour tenter de capturer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Or, quand le décret de Dieu a entravé son intention, il a demandé à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de lui accorder sa protection quand il sera au pouvoir et de lui consigner cela en écrit. Il existe certains récits à ce propos. Selon un de ces narrations, quand Souraqa était sur le point de partir, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a dit : « Ô Souraqa ! Comment te sentiras-tu quand tu porteras les bracelets d’or de Chosroês aux poignets ? » Étonné, Souraqa s’est retourné et a demandé : « Chosroês, le fils d’Hormizd ? » Le Prophète (s.a.w.) dit « Oui ! Celui-là même : Chosroês, fils d’Hormizd ».
À l’époque du califat d’Oumar (r.a.) les bracelets de Chosroês, sa couronne et sa ceinture ont été apportés à Médine et le Calife ‘Oumar (r.a.) a fait venir Souraqa et lui a dit : « Donne tes mains ! » Il lui a fait porter les bracelets et a dit : « Annonce : toutes les louanges appartiennent à Allah Qui a pris ces deux [bracelets] de Chosroês et [nous les] a offerts. »
Selon certains récits, [cet incident ne s’était pas passé] au cours du voyage de l’Hégire. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) retournait de Hounayn et de Taïf, Souraqa Ibn Malik a embrassé l’islam à Jirana, un puits proche de La Mecque sur la route menant à Taïf. Là-bas, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Comment te sentiras-tu quand tu porteras les bracelets de Chosroês ? »
Dans son ouvrage Sirat-Khatamun Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté en ces termes sur cet incident : « Peu de temps s’était écoulé lorsque Abou Bakr (r.a.) remarqua qu’un homme courait à leur poursuite. Abou Bakr (r.a.) dit, tout inquiet : « Ô Messager d’Allah ! Quelqu’un nous poursuit ! » Le Saint Prophète (s.a.w.) répondit : « Ne t’inquiète pas ! Allah est avec nous. » Leur poursuivant était Souraqa Ibn Malik, qui décrit ainsi sa poursuite : « Quand le Saint Prophète (s.a.w.) a quitté La Mecque, les infidèles parmi les Qouraychites ont annoncé que quiconque ramènera le Saint Prophète (s.a.w.) ou Abou Bakr (r.a.) mort ou vif, recevra telle prime. Ils nous en ont informés à travers leurs émissaires.
Un jour, j’étais assis dans un rassemblement des Banou Moudlij, lorsqu’un Qouraychite est venu vers nous et m’a dit : « Je viens d’apercevoir des silhouettes sur la côte. Je pense qu’il s’agit de Muhammad (s.a.w.) et de ses compagnons. »
[Plus tard] Souraqa raconte : « J’ai alors compris que c’était bien lui. » »
Ensuite Hazrat Mirza Bashir Saheb a présenté le récit de la poursuite de Souraqa, du fait que les présages contredisaient ses souhaits et de son cheval qui s’était enlisé. En tout cas, Souraqa déclare :
« Toute cette épreuve m’a amené à croire que l’étoile de cet homme est prospère et qu’à la fin, le Saint Prophète (s.a.w.) sera victorieux. Dans un geste de paix, j’ai dit : « Votre peuple a fixé telle ou telle prime pour votre assassinat ou votre capture, et les gens ont telle et telle intention contre vous. Je suis également venu avec la même intention, mais maintenant, je vais rentrer. »
Ensuite, en évoquant la prophétie sur Souraqa et les bracelets, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a déclaré : « Lorsque Souraqa était sur le point de partir, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Comment te sentiras-tu lorsque tu porteras les bracelets des Chosroês à tes poignets ? » Stupéfait, Souraqa a demandé : « Chosroês, fils d’Hormizd, l’empereur d’Iran ? » « Oui » a répondu le Saint Prophète (s.a.w.). Les yeux de Souraqa sont restés grands ouverts d’étonnement. Un Bédouin du désert d’Arabie et les bracelets de Chosroês, empereur de la Perse ! Mais voyez le signe de la puissance divine. Lorsque l’Iran a été conquis sous le règne d’Oumar (r.a.), le trésor de Chosroês est tombé aux mains des musulmans comme butin de guerre. Les bracelets de Chosroês faisaient partie de ce butin apporté à Médine. Le Calife ‘Oumar a convoqué Souraqa qui était devenu musulman après la chute de La Mecque, et a mis les bracelets de Chosroês chargés de précieux joyaux à ses poignets. »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate ceci à propos de cet incident : « Les Mecquois avaient annoncé que quiconque capturerait le Saint Prophète (s.a.w.) ou Abou Bakr (r.a), morts ou vifs, et les ramènerait recevrait une récompense de cent chameaux. L’annonce en fut faite parmi les tribus des environs de La Mecque. Tenté par la prime, Souraqa ibn Malik (r.a), un chef bédouin, se lança à la poursuite des fuyards et les aperçut finalement sur la route vers Médine. Il vit deux chameaux montés, et, certain qu’ils portaient le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a), il éperonna son cheval. »
Ensuite Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a présenté la suite du récit : le cheval de Souraqa qui s’était enlisé et le fait qu’il avait tiré un augure.
Il ajoute : « Souraqa raconte : « Le Saint Prophète (s.a.w.) avançait dignement sur sa chamelle, sans regarder en arrière. Abou Bakr (r.a), quant à lui, se retournait sans cesse pour me regarder (craignant évidemment pour la sécurité du Saint Prophète (s.a.w.)). »
Après avoir présenté les détails de la poursuite, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Quand Souraqa s’apprêtait à rentrer, le Prophète (s.a.w.) reçut une révélation concernant son avenir et dit : « Souraqa (r.a), comment te sentiras-tu quand tu auras les bracelets d’or de Chosroês à tes poignets ? » Étonné Souraqa demanda : « Chosroês, fils d’Hormizd, l’Empereur de Perse ? » Le Prophète (s.a.w.) dit « Oui ».
Seize ou dix-sept ans plus tard, la prophétie fut accomplie à la lettre. Souraqa (r.a) embrassa l’islam et se rendit à Médine. Le Prophète (s.a.w.) mourut et après lui Abou Bakr (r.a) d’abord, puis ‘Oumar (r.a), devinrent les Califes de l’islam. L’influence grandissante de l’islam excita la jalousie des Perses au point qu’ils attaquèrent les musulmans, mais, au lieu de les battre, ils furent eux-mêmes vaincus. »
« La capitale des Perses tomba aux mains des musulmans qui prirent possession de ses trésors, y compris des bracelets d’or que Chosroês portait quand il était sur le trône. Après sa conversion, Souraqa (r.a) avait coutume de raconter fièrement comment il avait poursuivi le Saint Prophète (s.a.w.) lors de l’Hégire et ce qui s’était passé entre le Saint Prophète (s.a.w.) et lui. Les musulmans savaient que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait dit : « Souraqa (r.a), comment te sentiras-tu quand tu auras les bracelets de Chosroês à tes poignets ? » Quand le butin fut placé devant ‘Oumar (r.a), il vit les bracelets de Chosroês et se souvint de ce que le Saint Prophète (s.a.w.) avait dit à Souraqa (r.a).
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dû s’exiler à Médine dans une période de dénuement : Souraqa et les autres le poursuivaient afin de le ramener mort ou vif à La Mecque pour recevoir une prime de cent chameaux. En [ces moments] difficiles, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit : « Souraqa (r.a), comment te sentiras-tu quand tu auras les bracelets d’or de Chosroês à tes poignets ? » C’était là une grande prophétie et un signe de connaissance claire de l’invisible.
Quand ‘Oumar (r.a) vit les bracelets de Chosroês, il témoigna de la puissance divine. Il convoqua Souraqa (r.a) et lui ordonna d’enfiler les bracelets. Souraqa (r.a) objecta : « Ô Calife du Prophète ! L’islam interdit aux hommes de porter de l’or. » ‘Oumar (r.a) répondit : « Cela est vrai, mais l’occasion est exceptionnelle. Cette interdiction ne s’applique pas ici. Allah avait informé le Saint Prophète (s.a.w.) que les bracelets d’or de Chosroês seraient un jour à tes poignets. Tu dois les porter maintenant sinon tu seras passible de punition ! »
Souraqa (r.a) avait fait son objection par déférence pour l’enseignement de l’islam. Sinon, il était aussi désireux que tout autre de donner la preuve évidente de l’accomplissement de la grande prophétie. Il enfila les bracelets et, ainsi, les musulmans virent de leurs yeux la prophétie accomplie.
Sur le chemin de retour, une caravane envoyée par les Qouraychites à la recherche du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) interrogea Souraqa à son sujet. Souraqa ne dévoila rien à son propos et parla de telle manière que les poursuivants retournèrent sur leurs pas.
On trouve mention d’un incident au sujet d’Oumm Ma’bad lors du voyage de l’Hégire. La caravane du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’arrêta tout près d’une tente lors du voyage de l’Hégire. Il s’agissait de celle d’Oumm Ma’bad, dont le nom d’origine était ‘Atiqa bint Khalid. Elle appartenait à la branche Banou Ka’b des Khouza’ah. Elle était la sœur de Houbaysh Ibn Khalid qui était un compagnon [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] et qui était aussi un narrateur de Hadiths. Le nom du mari d’Oumm Ma’bad était Abou Ma’bad. On dit qu’il a également rapporté des hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est mort du vivant de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Le nom d’Abou Ma’bad n’est pas connu.
La tente d’Oumm Ma’bad était à Qoudayd, un hameau près de La Mecque, à quelques kilomètres au sud de Raqib : il s’y trouvait [le sanctuaire] de la célèbre idole Manat que les habitants de Médine adoraient. Oumm Ma’bad était une femme courageuse et forte : elle était assise dans la cour de sa tente et nourrissait et abreuvait ceux qui passaient par là. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) et ses compagnons ont voulu acheter d’elle de la viande et des dattes, mais elle n’en avait pas.
À cette époque, les membres de la tribu d’Oumm Ma’bad étaient dans le besoin, voire affamés. Oumm Ma’bad répondit : « Si nous avions quelque chose, nous ne vous l’aurions pas caché. » l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a vu une chèvre dans un coin de la tente, il demanda : « Ô Oumm Ma’bad, comment va cette chèvre ? » Elle répondit qu’elle était si faible qu’elle ne pouvait accompagner le troupeau. C’est-à-dire qu’elle n’avait pas la force de sortir avec le troupeau. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) demanda : « Donne-t-elle du lait ? » Elle répondit : « Elle est si faible (qu’il est impossible qu’elle en donne). » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) demanda : « Me permettez-vous de la traire ? » Elle répondit : « Si vous pouvez voir du lait en elle, faite-le. Cela ne me dérange pas. » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) demanda qu’on lui apportât la chèvre. Il passa ses mains sur ses pis et prit le nom d’Allah, puis pria pour qu’Il bénisse la chèvre d’Oumm Ma’bad.
La chèvre se tenait confortablement devant lui : elle donna beaucoup de lait et commença à ruminer. Ensuite l’Envoyé d’Allah (s.a.w) leur demanda un récipient qui pourrait rassasier toute une assemblée. Il en tira tant de lait que la mousse montait dessus. Puis il en offrit à Oumm Ma’bad jusqu’à ce qu’elle fût rassasiée. Ensuite, il en offrit à ses compagnons jusqu’à ce qu’eux aussi eussent été rassasiés. Après tout le monde, il en consomma et dit : « Celui qui nourrit la nation boit à la fin. » Après un certain temps, il versa du lait de nouveau dans le récipient jusqu’à le remplir et il le laissa auprès d’Oumm Ma’bad. Enfin, il acheta cette chèvre et poursuivit le voyage.
Tandis que le Saint Prophète (s.a.w.) et son compagnon dévoué, Abou Bakr, voyageaient avec l’aide de Dieu, comme s’ils étaient accompagnés par des anges gardiens, les habitants de La Mecque, quant à eux, n’avaient pas encore baissé les bras. Ils le poursuivaient constamment. Un groupe de Qouraychites qui s’était mis à la recherche du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) atteignit la tente d’Oumm Ma’bad. Dès qu’ils descendirent de leurs montures, ils commencèrent à poser des questions sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Oumm Ma’bad eut un pressentiment et déclara : « Vous demandez à propos de quelque chose que je n’ai jamais entendu, et je ne comprends pas non plus ce que vous voulez. »
Quand ils voulurent la presser, cette brave femme déclara : « Si vous ne partez pas de là, j’appellerai les membres de ma tribu. » Ils connaissaient le statut de cette femme, et c’est pour cette raison qu’ils préfèrent rebrousser chemin.
En cours de route, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) rencontra Zoubayr qui revenait de la Syrie avec une caravane de musulmans. Zoubayr offrit à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et à Abou Bakr des vêtements blancs.
Hazrat Mirza Bashir Ahmed Sahib évoque cette rencontre en ces termes : « En cours de route, [l’Envoyé d’Allah (s.a.w)] rencontra Zoubayr Ibn Al-‘Awwam, qui retournait à La Mecque avec un petit groupe de musulmans après des affaires en Syrie. Zoubayr offrit un ensemble de vêtements blancs au Saint Prophète (s.a.w.) et un autre à Abou Bakr (r.a.) et dit : « Après mon retour à La Mecque, moi aussi je vous rejoindrai bientôt à Médine. »
Selon un récit d’Al-Boukhari, de nombreuses caravanes passaient par là et [leurs membres] avaient vu Abou Bakr (r.a.) au même endroit en raison de ses fréquents voyages d’affaires. Ils lui demandaient qui l’accompagnait. Abou Bakr (r.a.) répondait :
هذا رجل يهدینی السبیل
« Il s’agit de celui qui me montre la voie. »
Les gens pensaient qu’il s’agissait d’un guide, tandis qu’Abou Bakr (r.a.) signifiait par là qu’il s’agissait de celui qui le guidait [spirituallement].
Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb dit à ce propos : « Étant un homme d’affaires, Abou Bakr (r.a.) parcourait cette route en permanence et la plupart des gens le reconnaissaient, mais pas le Saint Prophète (s.a.w.). De ce fait, ils demandaient à Abou Bakr (r.a.) : « Qui est celui qui marche devant toi ? » Il répondait :
هذا يهدینی السبیل
« C’est mon guide. » Ils pensaient qu’il s’agissait d’un guide engagé par Abou Bakr (r.a.) pour le diriger lors de son voyage ; mais Abou Bakr (r.a.) sous-entendait autre chose par ces propos.
Voici [le reste] du récit jusqu’à la destination. Après avoir voyagé pendant huit jours, avec l’aide divine, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a finalement atteint Qouba le lundi par la route menant à Médine. Selon les hadiths, il est né un lundi, il a quitté La Mecque un lundi, est arrivé à Médine un lundi et est mort un lundi.
Qouba était le nom d’un puits qui a donné son nom à ce hameau où vivaient les membres des Banou ‘Amr Ibn ‘Awf de la tribu des Ansar. Ce hameau était à une distance d’un peu plus de trois kilomètres de Médine. Selon certains, il était à 4,8 kilomètres de Médine. Il est aussi connu sous le nom d’Alia. Les musulmans de Médine avaient entendu parler du départ de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de La Mecque. Tous les matins, ils se rendaient à la harra pour l’attendre. Médine est entre située entre deux harras. La harra est une terre noire rocheuse. À l’est de Médine se trouve la Harra Waqim, également connue sous le nom de Harra Banou Qurayzah, et la Harra Al-Wabrat est située à cinq kilomètres à l’ouest de Médine.
Les Médinois restaient là-bas jusqu’à ce que la chaleur de l’après-midi les contraignît de retourner. Ils partaient le matin, attendaient et revenaient l’après-midi.
Un jour, ils retournèrent à Médine après une longue attente. Une fois chez eux, un Juif escalada l’un de ses forts pour quelque travail. Il vit le Messager d’Allah et ses compagnons vêtus d’habits blancs. Le mirage s’écartait d’eux. Le Juif ne pouvait se contrôler et lança à voix haute : « Ô peuple d’Arabie ! Voici votre chef que vous attendiez ! »
Les musulmans prirent leurs armes et partirent à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sur la plaine de Harrah. Il se tourna vers la droite avec eux jusqu’à ce qu’il atteignît avec eux le quartier des Banou ‘Amr ibn ‘Awf. C’était un lundi au cours du mois de Rabi’Al-Awwal. Abou Bakr (r.a.) s’était levé pour les gens et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) restait assis, tranquillement.
Ceux des Ansar qui ne connaissaient pas le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), venaient à la rencontre d’Abou Bakr (r.a.) pour le saluer. Quand le soleil commença à tomber sur l’Envoyé d’Allah (s.a.w) Abou Bakr (r.a.) s’avança et fit de l’ombre pour le Saint Prophète avec son manteau. C’est là que les gens reconnurent l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : celui-ci séjourna plus de dix nuits dans le quartier des Banou ‘Amr ibn ‘Awf – ou quatorze nuits selon un récit d’Al-Boukhari – et fonda la mosquée dont les assises reposaient sur la Taqwa : l’Envoyé d’Allah (s.a.w) y pria.
Selon ce récit d’Al-Boukhari, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) séjourna plus de dix nuits à Qouba. Selon un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demeura chez les Banou ‘Amr Ibn ‘Awf, c’est-à-dire à Qouba, du lundi au jeudi : soit quatre jours. Il est parti pour Médine le vendredi. Selon un autre, il passa 22 nuits [à Qouba].
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) évoque en ces termes l’arrivée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Qouba : « Quand le Saint Prophète (s.a.w.) eut renvoyé Souraqa (r.a), il continua son chemin et entra à Médine. Les gens de Médine l’attendaient avec impatience. Jamais jour plus propice ne s’était levé pour ces gens, car le soleil qui était apparu pour La Mecque était venu briller sur Médine. La nouvelle du départ du Saint Prophète (s.a.w.) de La Mecque était parvenue aux habitants de Médine, et tous attendaient son arrivée. Certains d’entre eux firent plusieurs kilomètres pour aller au devant de lui. Partis le matin, ils rentrèrent le soir déçus. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) arriva, enfin, en vue de Médine, il décida de s’arrêter quelque temps à Qouba, un village voisin. Un Juif avait vu les deux chameaux et avait conclu qu’ils portaient le Saint Prophète (s.a.w.) et ses compagnons. Il grimpa sur une hauteur et cria : « Fils de Qaila – (Qaila était une vieille femme de Médine. On disait de ses habitants qu’ils étaient ses enfants.) – celui que vous attendiez est venu ! » Tous ceux qui, à Médine, entendirent ce cri, se précipitèrent à Qouba, tandis que les villageois, enthousiasmés par l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) parmi eux, chantaient en son honneur.
L’extrême simplicité du Saint Prophète (s.a.w.) est illustrée par un incident qui eut lieu alors à Qouba. La plupart des gens de Médine n’avaient jamais vu le Prophète (s.a.w.). Quand il était assis sous un arbre à l’extérieur de Qouba et que les gens accouraient vers lui de Médine, étant donné sa grande simplicité beaucoup d’entre eux prirent Abou Bakr (r.a.) pour le Prophète (s.a.w.): en effet, quoiqu’il était plus jeune, il avait la barbe plus grise et était mieux habillé que l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Dans leur méprise, ils se tournèrent donc vers Abou Bakr (r.a.) avec grand respect.
Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) se rendit compte de la méprise, il se leva rapidement, prit son manteau et, le suspendant face au soleil, dit : « Ô Prophète (s.a.w.) de Dieu, vous êtes au soleil. Je fais cette ombre pour vous » C’est avec tact et courtoisie qu’il fit ainsi comprendre leur erreur aux gens. »
Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb commente sur cet incident en citant un récit d’Al-Boukhari : « Selon Al-Boukhari, Al-Barâ’Ibn ‘Âzib relate : « Je n’ai jamais vu les Ansar aussi heureux qu’ils l’étaient à l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) à Médine. » Al-Tirmidhi et Ibn Majah rapportent qu’Anas Ibn Malik a déclaré : « Quand le Saint Prophète (s.a.w.) est arrivé, nous avons eu l’impression que Médine a été illuminée ; et le jour où le Saint Prophète (s.a.w.) est décédé, la ville de Médine n’a jamais semblé plus sombre. »
Après avoir rencontré les gens qui étaient venus le recevoir, le Saint Prophète – pour une raison que l’histoire n’a pas enregistrée – n’est pas entré directement dans la ville. Au lieu de cela, il s’écarta de son chemin vers la droite et se rendit à une habitation élevée appelée Qouba, qui était située à une distance de 3 à 4 kilomètres de la ville. Diverses familles des Ansar y résidaient ; parmi les plus distinguées était celle d’Amr Ibn Al-‘Awf. À l’époque, Koulthoum Ibn Al-Hadam était le chef de cette famille. Les Ansar de Qouba ont réservé un accueil très chaleureux au Saint Prophète. Le Saint Prophète a résidé chez Koulthoum Ibn Al-Hadam. Les Mouhajirîn qui avaient déjà atteint Qouba avant l’arrivée du Saint Prophète, résidaient dans la maison de Koulthoum Ibn Al-Hadam et d’autres nobles parmi les Ansar. C’est peut-être la raison pour laquelle le Saint Prophète a décidé de s’arrêter d’abord à Qouba. En tout cas, la nouvelle de l’arrivée du Saint Prophète s’est répandue dans tout Médine. Tous les musulmans commencèrent à se rassembler en troupes à la résidence du Saint Prophète (s.a.w.), joyeux et emplis de ferveur.
Voici les détails concernant la construction de la mosquée de Qouba. Les récits rapportent que lors de son séjour à Qouba, le Saint Prophète (s.a.w.) a également posé les fondations d’une mosquée qui a été nommée Masjid Qouba. Selon le Sahih Al-Boukhari, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est resté dans le quartier des Banou ‘Amr ibn ‘Awf pendant plus de dix nuits et a posé les assises de la mosquée qui a été fondée sur la piété et dans laquelle le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié.
Selon les récits, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a posé les fondations d’une mosquée pour les Banou ‘Amr ibn’Awf. En premier, il a posé une pierre dans la direction de La Mecque. Abou Bakr (r.a.) a apporté une autre. ‘Oumar a apporté une pierre et l’a placée à côté de celle d’Abou Bakr (r.a.). Ensuite, tout le monde a pris part à la construction.
Lors de la construction de la mosquée de Qouba, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) apportait une pierre qu’il serrait contre son abdomen. Elle devait être très lourde. Ensuite, il l’a placée. Quelqu’un est venu et a voulu la soulever mais se retrouva incapable de le faire. Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a ordonné de la laisser et d’apporter une autre pierre.
On dit de la mosquée de Qouba qu’elle est celle qui été fondée sur la Taqwa. Mais d’autres récits affirment que c’est la mosquée du Prophète qui est celle basée sur la Taqwa.
Selon Al-Sirat Al-Halabiyyah, il n’y a pas de différence entre ces deux affirmations car chacune de ces deux mosquées était basée sur la Taqwa. Ceci est confirmé par Ibn ‘Abbas (r.a.). Selon ce récit, il était d’avis que toutes les mosquées de Médine, y compris la mosquée de Qouba, sont basées sur la Taqwa, mais la mosquée à propos de laquelle le verset a été révélé est la mosquée de Qouba. Après avoir séjourné dix ou quatorze jours, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a quitté Qouba pour Médine le vendredi. Sur la route, ils ont atteint les quartiers des Banou Salim Ibn ‘Awf au moment de la prière du vendredi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ainsi que les musulmans ont accompli la prière du vendredi dans la mosquée de la vallée de Ranouna et leur nombre était d’une centaine. La vallée de Ranouna est située au sud de Médine. Dès lors qu’il avait accompli la prière du vendredi dans cette mosquée, celle-ci était connue sous le nom de Masjid Al-Joumou’ah. C’était la première prière du vendredi accomplie par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Médine.
Il est possible que cette mosquée ait été construite plus tard, étant donné qu’il avait accompli la prière du vendredi là-bas, et qu’on lui ait donc donné ce nom.
Après les prières du vendredi, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est monté sur sa chamelle et est parti dans la direction de Médine. Abou Bakr (r.a.) était assis derrière lui.
Appâté par la prime, beaucoup de gens ont tenté de poursuivre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les recueils d’histoire relatent l’incident qui suit. Bouraydah Ibn Al-Housayb relate : « Lorsque les Qouraychites ont fixé une récompense de cent chameaux pour celui qui pourra attraper l’Envoyé d’Allah (s.a.w) mort ou vif, j’ai été tenté par la prime ; je suis donc sorti avec soixante-dix hommes des Banou Saham et j’ai rencontré l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il m’a demandé : « Qui es tu ? » J’ai répondu : « Bouraydah. » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est tourné vers Abou Bakr et a dit : « Ô Abou Bakr, notre situation s’est améliorée. » Puis il a demandé : « À quelle tribu appartenez-vous ? » J’ai répondu : « À la tribu d’Aslam. » Il a répondu : « Que tu sois en paix ! » Puis il a demandé : « Qui sont tes ancêtres ? » J’ai répondu : « Les Banou Saham. » Il a dit : « Ô Abou Bakr ! Tu as décroché le lot. » Ensuite Bourayda a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Qui êtes-vous ? ». L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Je suis Muhammad Ibn ‘Abdillah, le Messager d’Allah. » Sur ce, Bouraydah a déclaré : « Je témoigne que nul n’est digne d’adoration sauf Allah et que Muhammad est Son serviteur et Messager. » Ensuite, Bouraydah a embrassé l’islam ainsi que tous ceux qui étaient avec lui. Bouraydah a déclaré : « Toutes les louanges sont dues à Allah. » Les Banou Saham ont accepté l’islam de leur plein gré et sans aucune contrainte.
Le matin, Bouraydah a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Vous devriez entrer à Médine avec un drapeau. » Il a enlevé son turban et l’a attaché à sa lance ; puis, il a marché devant l’Envoyé d’Allah (s.a.w) jusqu’à ce que les musulmans entrent à Médine.
Le Sahih d’Al-Boukhari présente le récit d’Anas Ibn Malik sur l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) à Médine. « L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) est venu à Médine et il est parti chez les Banou ‘Amr Ibn ‘Awf, dans les hauteurs de Médine. Il a séjourné chez eux pendant quatorze nuits, puis il a convoqué les Banou Najjar. Ils sont venus portant des épées. Je me souviens de cet incident comme si je voyais à présent l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) chevauchant sa monture. Abou Bakr (r.a.) était monté derrière lui. Le groupe des Banou Najjar était autour de lui. Enfin, il campa dans la cour d’Abou Ayyoub.
Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib écrit à ce propos : « Après un séjour de plus de dix jours à Qouba, le vendredi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) partit pour le cœur de la ville. Un groupe important d’Ansar et de Mouhajirîn l’accompagnait. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) montait sur une chamelle et Abou Bakr (r.a.) était assis derrière lui. Lentement mais sûrement, la caravane avançait vers la ville. L’heure de la prière du vendredi est arrivée en cours de route et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’arrêta dans le voisinage des Banou Salim Ibn ‘Awf. Il prononça un sermon devant ses compagnons et dirigea la prière du vendredi. Les historiens écrivent que, bien que la prière du vendredi fût déjà en vogue, c’était le premier service de prière que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait dirigé en personne. Par la suite, le service de la prière du vendredi commença officiellement. »
L’on déduit grâce à cela que la mosquée [Al-Joumou’ah] a été bâtie plus tard.
« Après avoir terminé les prières du vendredi, la caravane de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avança lentement. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) passait devant les maisons des musulmans, ces derniers dans leur amour disaient : « Ô Messager d’Allah ! Nos maisons, nos biens et nos vies sont à votre service ! Nous possédons également des moyens de protection. S’il vous plaît, restez avec nous ! Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) priait pour leur prospérité et se dirigeait lentement vers la ville. Dans leur joie, les femmes et les filles musulmanes grimpaient sur les toits de leurs maisons et chantaient :
طلع البدر علینا
مِن ثنِیاتِ الوداعِ
وجب الشکرعلینا
مادعی لِلہِ داعِ
« La lune de la quatorzième nuit s’est levée sur nous de derrière la vallée d’al-Wida’. [Aussi longtemps que quelqu’un nous appelle à Dieu], il nous incombe de remercier Dieu. »
Les enfants musulmans couraient dans les rues et les ruelles de Médine en chantant : « Muhammad (s.a.w.) est arrivé ! Le Messager d’Allah est arrivé ! » Pour exprimer leur joie à l’arrivée de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), les esclaves abyssins de Médine donnaient un spectacle avec leurs épées. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) entra dans la ville, chaque individu désirait que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) séjournât avec lui. Chacun s’avançait pour offrir ses services. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) répondait avec amour à chacun et avançait jusqu’à ce que sa chamelle atteignît le quartier des Banou Najjar. Les habitants de Banou Najjar s’y tenaient en rangs en armes pour accueillir l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Les filles de cette tribu récitaient le couplet suivant en battant du tambour :
نحن جوار مِن بنِی نجارِ
یاحبذا محمدا مِن جارِ
« Nous sommes des filles des Banou Najjar ! Quelle chance avons-nous que Muhammad soit venu séjourner chez nous ! »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) présente les récits des démarches entrepris par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour faire venir sa famille et celle d’Abou Bakr (r.a.) à Médine. Il déclare : « Peu de temps après son arrivée à Médine, il envoya Zayd, son esclave affranchi, à La Mecque pour amener sa famille. Étant donné que les habitants de La Mecque ont été quelque peu inquiets de cette migration soudaine, ils ont mis fin à leur persécution pendant un certain temps. En raison de cette crainte, ils n’ont pas résisté au départ de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de celle d’Abou Bakr (r.a.) de La Mecque. Ils sont arrivés sains et saufs à Médine.
Au cours de cette période, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a d’abord fondé une mosquée sur le terrain qu’il avait acheté. Ensuite il a construit des maisons pour lui et ses compagnons.
Après la migration vers Médine, Abou Bakr (r.a.) Al-Siddiq a logé chez Khoubayb Ibn Assaf à Souna, un endroit à la périphérie de Médine, à environ trois kilomètres de la mosquée du Prophète. Khoubayb appartenait au clan Banou Harith Ibn Khazraj. Selon un récit, Abou Bakr (r.a.) logeait avec Kharija Ibn Zayd. Selon certains récits, Abou Bakr (r.a.) avait construit à Souna sa maison et sa fabrique de textile qu’il utilisait pour son commerce. Incha Allah, je présenterai d’autres récits à ce propos.
À présent, je voudrais mentionner quelques personnes décédées [récemment]. Le premier défunt est Chaudhry Asghar Ali Kalar Sahib qui était prisonnier dans la voie d’Allah. Il était le fils de Muhammad Sharif Sahib Kalar de Bahawalpur. Il est tombé malade en captivité le 10 janvier et est décédé à l’hôpital. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. En ce sens, il sera compté parmi les martyrs. Selon les informations, une déposition a été enregistrée contre le défunt le 24 septembre 2021 au poste de police de Bagdad-ul-Jadid Bahawalpur sous l’article C-295 pour blasphème.
Qu’Allah nous en préserve. Ils accusent à tort et à travers les ahmadis de blasphème. Il a été poursuivi sous cet article. Il a été arrêté le 26 septembre. Il était à la prison de Bahawalpur après son arrestation. Parce qu’il vomissait du sang et en raison de ses problèmes de santé en prison, le défunt a été transféré à l’hôpital de Bahawalpur le 4 janvier 2022 où il suivait un traitement.
Il est décédé le 10 janvier avant la prière de Fajr alors qu’il était en captivité. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.
Au moment de sa mort, il avait 70 ans. La demande de libération sous caution du défunt a été déposée au tribunal et la date de l’audition était le 8 janvier mais la police n’avait pas apporté le dossier, suite à quoi le juge a donné la date du 11 janvier. Mais le défunt s’est présenté à son Seigneur avant le verdict. Il est resté en prison trois mois et quinze jours. Il avait embrassé l’Ahmadiyya tout jeune en 1971 après son BEPC. Il était le seul ahmadi de sa famille. Après avoir rejoint l’Ahmadiyya, il a fait face à l’opposition [des membres de sa famille] et est resté inébranlable. Il a obtenu sa maîtrise en mathématiques du FC College. Ayant embrassé l’Ahmadiyya durant ses études, ses parents avait mis fin à leur soutien financier et ont stipulé qu’ils l’aideront de nouveau quand il abandonnera l’Ahmadiyya. Malgré cela, le défunt est resté inébranlable et a continué à couvrir ses frais d’études en donnant des cours particuliers aux enfants. Cependant, le père du défunt, impressionné par la constance et la piété du défunt, avait mis fin plus tard à son opposition.
De son vivant, son père lui avait légué sa part de peur que son fils ahmadi ne fût privé de l’héritage de son père non ahmadi. Son père avait fait preuve de bonté à son égard.
Par la grâce d’Allah, le défunt était un Moussi ayant légué un huitième de ses biens. Il participait pleinement dans les fonds financiers de la Jama’at. Il avait l’habitude de compléter ses cotisations à l’annonce de la nouvelle année. Il y avait un grand amour pour le califat de l’Ahmadiyya.
Le respect et l’hospitalité du défunt à l’égard des Wâqifîn-e-Zindagi et des invités du centre étaient exemplaires. Il offrait toujours sa voiture lors des tournées de la Jama’at. Il avait une grande passion pour la Da’wah. Il était un prédicateur persévérant et courageux. Par l’intermédiaire du défunt, Allah a permis à de nombreuses âmes pures de se joindre à l’Ahmadiyya et de prêter le serment d’allégeance. Outre le jeûne et les Salats, le défunt accomplissait aussi les prières de Tahajjoud.
Il était bienveillant envers les pauvres et servait l’humanité. Malgré leur opposition, il aidait financièrement et moralement tous les membres de sa famille. Il souhaitait ardemment tomber en martyr, un souhait que Dieu a ainsi exaucé.
L’épouse du défunt a déclaré que lors de sa rencontre à la prison, le défunt a mentionné qu’il avait reçu le message de paix d’Allah à trois reprises. Dans un autre rêve a déclaré qu’il avait vu son cadavre sortir de la prison.
Le défunt servait en tant que Nazim Ansarullah, Za’im-e-A’la Bahawalpur pour la ville, secrétaire Da’wat-ilAllah, secrétaire de Waqf-e-Jadid et secrétaire Islah-o-Irshad du district. Il servait aussi comme Qadi du district au moment de sa mort. Il laisse derrière lui son épouse, deux fils et une fille.
Ses fils sont à l’étranger et [aussi] sa fille, qui est au Canada. Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde à Asghar Ali Kalar Sahib et qu’Il élève son rang. Qu’Il accorde aussi de la patience aux membres de la famille endeuillée et qu’Il leur permette de suivre ses pas. Priez aussi pour la libération des autres prisonniers.
La deuxième mention sera celle de Mirza Mumtaz Ahmad, qui servait au sein de la Wakalat-e-‘Uliya à Rabwah. Il est décédé à l’âge de 85 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il était membre du système de Wassiyat.
L’Ahmadiyya a été introduite dans sa famille par l’intermédiaire de son père, le capitaine et docteur Sher Muhammad Ali, qui avait fait la bai’ah en 1923. En avril 1964, Mirza Mumtaz a commencé à servir au sein du Bureau Amanat du Tahrik-i-Jadid en tant que Moharrar et il a servi à ce poste jusqu’à son décès, pendant cinquante-huit ans. Il a épousé la fille de Chaudhary Muzaffar Deen Bengali, qui se prénommait Majida Begum. Allah lui a accordé deux fils et une fille de ce mariage. Son petit-fils Khalid Mansoor écrit : « Notre grand-père nous enjoignait toujours d’être attaché à la communauté. Tout en expliquant son importance, il nous enjoignait toujours d’accomplir la prière en congrégation. » Il ajoute : « Après le décès de mon père, mon grand-père a toujours comblé ce manque. Je l’ai toujours trouvé tel un ami et je l’ai toujours vu occupé à servir la communauté. Il était exemplaire en tant qu’ami, père et travailleur de la communauté. Il faisait toujours preuve d’amour et de gentillesse à l’égard de tous. Il était très ponctuel, et enseignait l’importance de l’être. »
L’une des personnes qui a travaillé avec lui et qui se prénomme Saeed Nasser a écrit : « J’ai eu l’opportunité de travailler avec le défunt pendant une très longue période. Il travaillait de façon très rigoureuse, et une fois qu’il avait terminé son travail, il aidait également les autres. »
Le missionnaire Luqman Saqib écrit : « J’ai remarqué qu’en dépit de sa santé fragile, il s’acquittait de ses tâches avec diligence et de façon remarquable, jusqu’à son dernier moment sa mémoire était parfaite. Il était capable de dire dans quel dossier et dans quel fichier on pouvait trouver des informations concernant des affaires vieilles de plusieurs années. Il appréciait les blagues polies, et prenait du plaisir à les écouter, mais il ne parlait pas sans raison et ne bavardait pas en vain. Si, une fois ses tâches accomplies, il lui restait du temps, tout en restant assis à son bureau, il prenait d’anciens dossiers qu’il lisait. »
Le Dr Sultan Mubasher a écrit à son sujet : « Il était très humble. En dépit d’être un cadre supérieur, lorsqu’il venait à l’hôpital, il attendait son tour et ne laissait jamais transparaître qu’il était pressé. Il était très reconnaissant et faisait preuve de gratitude, et il était extrêmement patient. Malgré le fait qu’il souffrait d’une longue maladie, il n’a jamais manifesté d’impatience. Il n’avait pas un cercle d’amis très large, mis à part ses collègues de bureau. »
Je l’ai également souvent trouvé silencieux en compagnie de ses quelques amis.
Sa routine était qu’il se rendait du bureau à la maison et de celle-ci au bureau, et il travaillait beaucoup. Il a passé sa vie en travaillant beaucoup, en faisant preuve de sincérité et de fidélité. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, et qu’Il permette également à ses enfants de perpétuer ses actions pieuses.
La prochaine mention sera celle du Dr Abdul Khaliq, colonel à la retraire, qui était un ancien administrateur de l’hôpital Fazl-e-Umar. Il est décédé ces derniers jours à l’âge de 97 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.
Par la grâce d’Allah, il était membre du système d’Al-Wassiyat. L’Ahmadiyya a été introduit dans son foyer par l’intermédiaire de son père, Mian Muhammad Alim, qui avait fait la bai’ah en 1919. Le Dr Abdul Khaliq a fait la bai’ah en 1938. En mentionnant le récit de sa bai’ah, il a relaté : « Notre père commandait [le journal] Al-Fazal, et en le lisant mon attention s’est tournée vers l’Ahmadiyya. En 1938, nous étions trois frères et sœurs à avoir fait la bai’ah. Ma mère priait et jeûnait régulièrement. Peu de temps après notre bai’ah, elle l’a également faite. » Il a ajouté : « En 1939, lors de la Jalsa Salana du Jubilé, je me suis rendu pour la première fois à Qadian ; par la suite j’ai eu l’occasion de m’y rendre à plusieurs reprises. »
Son épouse est décédée en 1987. Il a deux fils et deux filles. L’un de ses fils, le Dr Abdul Bari, est l’Amir de la Jama’at Ahmadiyya d’Islamabad. En 1974, lorsque le gouvernement de Bhutto avait promulgué l’infamante loi qui déclarait les ahmadis comme étant non-musulmans, le défunt avait démissionné de son poste d’employé de l’Etat, et a commencé à servir au sein du projet Nusrat Jahan. Il a été envoyé par le centre au Sierra Leone en 1977, où il a eu l’opportunité de servir l’humanité pendant trois ans. Par la suite en 1992, lorsque [la compagnie aérienne] PIA a commencé à desservir Tachkent, le défunt a saisi cette opportunité pour demander l’autorisation de servir de façon temporaire à Tachkent et dans le reste de l’Ouzbékistan. Le centre a accepté cette demande. Il a servi à Samarkand et à Boukhara, et il y était accompagné de sa sœur cadette ; et durant cette période il a servi l’humanité de façon désintéressée. Il a également eu l’occasion de propager le message de l’Ahmadiyya. En 1994, le quatrième Calife (rh) l’avait nommé comme administrateur de l’hôpital Fazl-e-Umar à Rabwah, où il a eu l’opportunité de servir jusqu’en juin 2005, pendant plus de dix ans.
Durant son mandat, de nombreux projets de construction et d’extension ont été complétés. Un enfant a écrit ou peut-être a mentionné à son sujet qu’en dépit du fait qu’il avait 80 ou 81 ans, son enthousiasme pour servir était toujours très jeune, mais il se rendait compte qu’il était devenu vieux. Pour cette raison, suite à une demande qu’il m’avait formulée en 2005, je l’ai autorisé à prendre sa retraite. Ensuite, il s’est installé de façon définitive à Islamabad. Là-bas, il servait en tant que Qadi local. Son fils aîné, le Dr Abdul Bari, écrit : « Il était toujours soucieux de l’éducation religieuse et morale de ses enfants. Il était souvent occupé à réciter le Saint Coran matin et soir ; il le récitait très souvent. C’était son occupation préférée. Dans les affaires importantes, il prenait toutes les décisions à la lumière du Saint Coran. » Son beau-fils, le Dr Muzaffar Ali Nasser, qui est Naib Amir du district de Wah Cantt, a déclaré qu’il n’avait jamais vu une personne autant réciter le Saint Coran durant toute la journée.
Son fils ajoute : « Il avait un grand amour pour le Saint Coran. Un jour, lorsqu’il est sorti d’une hospitalisation, l’équipe était triste et disait : « Qui va nous faire écouter le Saint Coran maintenant ? » Sa régularité dans la prière de Tahajjoud, aussi bien en hiver qu’en été, était exemplaire pour nous. Il avait un profond amour pour la communauté ainsi que pour le Califat. Il menait une vie en toute simplicité, et ne se plaignait jamais. » Le petit-fils de son frère, Abdul Samad Rizvi écrit : « Il a enduré toutes les souffrances pour l’amour d’Allah l’Exalté, et a renoncé à son propre bonheur. »
Il ajoute : « J’ai eu l’occasion de séjourner plusieurs fois dans sa maison à Rabwah. Il m’a permis de connaître le Dieu Vivant. Ses prières de Tahajjoud étaient uniques. Le respect et l’amour du Califat étaient ancrés en sa personne, ce qui a contribué à notre bonne éducation. »
Le Dr Abdul Khaliq de l’hôpital Fazl-e-Umar écrit : « Il faisait preuve de gentillesse à l’égard des jeunes médecins de l’hôpital Fazl-e-Umar et enjoignait aux médecins séniors d’accorder une attention particulière à la formation des médecins juniors. Il supervisait et protégeait de façon honnête les biens de l’hôpital. Il aidait les pauvres et les nécessiteux avec son propre argent. » Le Dr Muhammad Ahmad Ashraf écrit : « C’était une personne très tolérante, il avait une nature douce, et était patient. C’était une personne très gentille. Il était taciturne. Mais d’un point de vue administratif, il faisait preuve d’une grande vigilance à l’égard de tous les points même mineurs et faisait respecter les règles. Il exhortait les autres médecins à venir servir de façon temporaire à l’hôpital Fazl-e-Umar, ainsi que son beau-fils et ses fils. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, et qu’il permette à sa descendance de perpétuer ses actions pieuses.
Je dirigerai les prières funéraires [des défunts] après les prières.
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)