Dans son sermon du 18 mars 2022, Sa Sainteté le Calife a évoqué le refus de certaines tribus arabes de payer la Zakat.
Sermon du vendredi 18 mars 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
En mentionnant la vie d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.), j’avais présenté ses opinions à propos de ceux qui refusaient de payer la Zakat et le traitement qu’il leur a infligé. Le recueil d’Al-Tabari présente des détails supplémentaires à ce propos. Les tribus d’Asad, de Ghatafan et de Tayy s’étaient réunies sous l’autorité de Toulayha Ibn Khouwaylid qui s’était proclamé prophète, hormis certaines personnes particulières. Les membres de la tribu Asad s’étaient réunis à Samira. Un membre de la tribu d’Ad se nommait Samira : ce lieu lui est éponyme, et il est situé sur la route vers La Mecque. Il s’y trouve des montagnes de pierre noire : d’où ce nom.
Les tribus de Fazarah et de Ghatafan, accompagnées de leurs alliés, s’étaient réunies au sud de Tiwa. La tribu de Tayy s’était assemblée à la frontière de sa région. Les alliés des [tribus] de Tha’labah Ibn Sa’d, de Mourrah et d’Abs s’étaient réunis à Abraq, dans la région d’Al-Rabadhah. Al-Rabadhah est une vallée située à trois jours de voyage de Médine.
Abraq Al-Zabadah est une région de la tribu des Banou Dhoubyan. Quelques membres des Banou Kinanah sont venus à leur rencontre. Mais cette région ne pouvait les accueillir tous et c’est pour cette raison qu’ils se sont divisés en deux groupes. L’un est resté à Abraq et l’autre est parti à Dhou’l-Qassa, un lieu situé à 64 kilomètres de Médine. Toulayhah leur a envoyé Hibal pour les aider : Hibal était le fils de son frère.
Hibal est devenu le chef des gens de Dhou’l-Qassa où se trouvaient les tribus d’Asad, de Lays, de Bîl et de Moudlij qui étaient venus à leur aide. ‘Awf Ibn Foulan Ibn Sinan était à Abraq et il a été nommé chef de la tribu de Mourrah. Al-Harith Ibn Foulan a été nommé chef des tribus de Tha’labah et d’Abs : il était l’un des Banou Soubay.
Toutes ces tribus ont envoyé leurs délégations à Médine après s’être réunies là-bas. Ces délégués ont logé chez les notables de Médine. Ils ont été conviés chez tous, sauf chez ‘Abbas, et ils ont été présentés à Abou Bakr. Ils avaient pour conditions qu’ils continueraient d’accomplir la Salât mais cesseraient de payer la Zakat.
Allah a renforcé le cœur d’Abou Bakr. Il a déclaré : « S’ils me refusent ne serait-ce que la corde d’un chameau je mènerai le djihad contre eux. »
Vu la position d’Abou Bakr (r.a.), les délégués de ces tribus refusant de payer la Zakat ont quitté Médine. Un biographe décrit leur état : « Lorsque ces délégations ont constaté la détermination d’Abou Bakr (r.a.), elles ont quitté Médine. En quittant Médine, elles avaient deux choses en tête. Premièrement, aucune discussion sur l’exemption de la Zakat n’a été fructueuse. À cet égard, la règle de l’islam est claire et il n’y a aucun espoir que le Calife revienne sur son opinion et sa détermination, d’autant plus que les musulmans ont accepté son avis après que l’argument soit devenu clair ; et ils se sont prononcés en faveur d’Abou Bakr. Deuxièmement : ils doivent profiter de la faiblesse et du nombre inférieur des musulmans : une forte attaque doit être lancée contre Médine, ce qui fera tomber le gouvernement islamique et détruira cette religion.
Telles étaient leurs pensées. Et ainsi ils ont cru qu’en faisant cela, ils détruiront la religion et prendront le contrôle.
Ils sont rentrés et ont informé leurs tribus qu’il y avait très peu de gens à Médine et les ont encouragées à passer à l’attaque.
Mais Abou Bakr (r.a.) n’était pas négligent. Après le départ de cette délégation, il a installé des gardes réguliers à tous les postes de Médine. ‘Ali, Zoubayr, Talhah et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud ont été affectés à ces postes. Un récit mentionne également les noms de Sa’d Ibn Abi Waqqas et ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf : ils avaient eux aussi été postés aux entrées de Médine. De plus, Abou Bakr a ordonné à tous les habitants de Médine de se rassembler dans la mosquée et leur a dit : « Toute la terre est devenue mécréante et les délégations ont vu votre nombre inférieur. Vous ignorez s’ils vous attaqueront de jour ou de nuit. Leur groupe le plus proche n’est qu’à 19 kilomètres de là. Certains ont souhaité que nous acceptions leurs conditions et que nous nous réconciliions avec eux. Mais j’ai refusé et rejeté leurs conditions. A présent, préparez-vous au combat ! »
La déduction d’Abou Bakr (r.a.) s’est avérée exacte : trois nuits après le départ de la délégation refusant de payer la Zakat, ces gens ont attaqué Médine à la tombée de la nuit. Ils avaient laissé une partie de leurs compagnons à Dhou Hissah afin qu’ils leur servent de renforts en cas de besoin. Dhou Hissah est l’un des points d’eaux des Banou Fazarah et se situe entre Al-Rabadhah et Al-Nakhl. Les assaillants ont atteint les portes de Médine la nuit : des combattants s’y trouvaient déjà et derrière eux se trouvaient d’autres combattants qui escaladaient les hauteurs. Les gardes les ont alertés de l’assaut de l’ennemi et ont envoyé des hommes pour informer Abou Bakr de l’avancée de l’ennemi. Abou Bakr (r.a.) a demandé à tous de rester à leur poste ; toute l’armée a suivi ses consignes. Abou Bakr (r.a.) a pris les musulmans présents dans la mosquée et, montant sur des chameaux, ils sont partis vers l’ennemi : celui-ci s’est retiré. Les musulmans les ont chassés sur leurs chameaux jusqu’à ce qu’ils atteignent Dhou Hissah. Les renforts des assaillants se sont mis à affronter les musulmans en gonflant des outres en cuir et en les attachant avec des cordes. Ils se sont mis à projeter ces outres à coups de pied pour qu’elles se balancent devant les chameaux des musulmans. Voyant des objets en mouvement devant eux, les chameaux des musulmans, affolés, se sont enfuis, tant et si bien que les musulmans qui les montaient n’arrivaient pas à les maîtriser jusqu’à ce qu’ils arrivent à Médine. Cependant, les musulmans n’ont subi aucune perte ; mais ils n’ont rien gagné non plus. Cette retraite apparente des musulmans a fait croire aux ennemis que les musulmans étaient faibles et n’avaient pas la force de les combattre. Dans ce délire, ils ont rapporté cet incident à leurs compagnons qui étaient à Dhou’l-Qassa.
Ayant reçu cette nouvelle, ceux-ci ont rejoint leurs compagnons. Or ils ignoraient qu’Allah avait pris une autre décision à leur sujet, décision qu’Il allait mettre en œuvre de toute façon. Tout au long de la nuit, Abou Bakr (r.a.) est resté occupé à préparer son armée ; et après les préparatifs, il est parti à pied, vers la fin de la nuit. Al-Nou’man Ibn Mouqrin était responsable de l’aile droite, ‘Abdoullah Ibn Mouqrin était garant de l’aile gauche et Souwayd Ibn Mouqrin chargé de s’occuper de l’arrière de l’armée. Il était accompagné de quelques cavaliers. Avant l’aube, les musulmans et ceux refusant de payer la Zakat étaient sur le même champ. Ils ignoraient tout de l’arrivée des musulmans et ces derniers ont soudainement commencé à les taillader de leurs épées. La bataille à eu lieu vers la fin de la nuit. Le soleil n’avait pas encore éclairé l’horizon que déjà les mécréants s’enfuyaient, vaincus.
Les musulmans ont pris leurs animaux. Hibal a été tué dans l’incident. Abou Bakr (r.a.) les a poursuivis jusqu’à ce qu’ils atteignent Dhou’l-Qassa. C’était la première victoire qu’Allah avait offerte aux musulmans. Abou Bakr (r.a.) a posté Al-Nou’man Ibn Mouqrin avec quelques personnes et il est rentré à Médine. Cette référence est tirée de l’histoire d’Al-Tabari. Comparant cette bataille à celle de Badr, un écrivain dit ceci : « La démonstration de foi, de conviction, de détermination et de prudence de la part d’Abou Bakr en cette occasion a rappelé aux musulmans l’ère du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cette première bataille du règne d’Abou Bakr est très similaire à celle de Badr. Le jour de la bataille de Badr, les musulmans n’étaient que 313, tandis que les polythéistes de La Mecque étaient plus de 1 000. »
En effet, lors de cette bataille menée par Abou Bakr (r.a.), les musulmans étaient peu nombreux. Les tribus d’Abs, de Dhoubyan et de Ghatafan, en revanche, ont attaqué les musulmans en grand nombre. À l’occasion de Badr, Allah avait accordé la victoire aux musulmans sur les polythéistes.
A cette occasion-ci, Abou Bakr (r.a.) et ses compagnons ont fait preuve d’une foi parfaite et ont remporté la victoire sur l’ennemi. Tout comme la bataille de Badr, qui a eu des conséquences profondes, la victoire des musulmans dans cette bataille a eu un effet profond sur l’avenir de l’islam. En raison de cette défaite, les Banou Dhoubyan et Banou ‘Abs, dans un excès de rage, ont soudainement attaqué les musulmans vivant autour d’eux et les ont tués en leur infligeant diverses cruautés.
En guise de représailles, donc, ils ont tué des musulmans qui vivaient dans leurs régions ; et d’autres tribus leur ont emboîté le pas. Après avoir été informé de ces atrocités, Abou Bakr (r.a.) a juré qu’il attaquerait les polythéistes et tuerait ceux de chaque tribu qui avaient tué des musulmans. Dès la fin de ces attaques menées sous la direction d’Abou Bakr (r.a.) contre ceux refusant de payer la Zakat, d’autres tribus faibles et hésitantes ont commencé à venir vers Médine les unes après les autres avec leur Zakat. Quand ces tribus faibles ont constaté ce qui s’était passé avec les tribus plus puissantes, qui avaient cessé de payer la Zakat, elles ont commencé à venir à Médine avec leurs tributs. Certaines tribus ont apporté leur Zakat dans la première partie de la nuit et d’autres au milieu de la nuit ; d’autres encore dans la dernière partie de la nuit. Lorsqu’elles sont apparues à Médine, les gens ont dit qu’elles sont là pour [nous] effrayer : c’est-à-dire pour apporter de mauvaises nouvelles. Mais Abou Bakr (r.a.) a déclaré à chaque occasion : « Elles sont des porteurs de bonne nouvelle : elles sont venues pour nous aider et non pas pour nous nuire. »
Ainsi, lorsqu’on a su que ces groupes étaient venus soutenir l’islam et apporter de l’argent pour la Zakat, les musulmans ont dit à Abou Bakr (r.a.) : « Vous êtes une personne très bénite. Vous avez toujours été accompagné de bonnes nouvelles. » À cette occasion, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ceux qui viennent avec de mauvaises nouvelles et de mauvaises intentions marchent vite tandis que ceux qui apportent de bonnes nouvelles marchent avec aisance et contentement. Je pouvais le deviner à leur vitesse. » Selon le recueil d’Al-Tabari, après la victoire sur ceux qui refusaient de payer la Zakat, on a reçu tant d’aumônes à Médine, que les musulmans ont eu des excédents de biens. Au cours de ces victoires et [de l’arrivée] de ces bonnes nouvelles, l’armée d’Oussamah est retournée à Médine, triomphante. Après le retour d’Oussamah, Abou Bakr (r.a.) l’a nommé son adjoint à Médine. On dit aussi qu’Abou Bakr (r.a.) a nommé Sinan Al-Damri comme son adjoint et lui a dit, ainsi qu’à son armée, de se reposer et de laisser reposer leurs montures. Abou Bakr (r.a.) et les musulmans sont partis à Dhou’l-Qassa ; mais les musulmans ont dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ô Calife du Prophète (paix soit sur lui) ! Nous vous demandons de ne pas partir en personne pour cette expédition, car si, à Dieu ne plaise, il vous arrivait quelque mal, tout le système serait sens dessus dessous. Envoyez quelqu’un d’autre pour cette tâche afin que s’il a un problème, vous puissiez nommer quelqu’un d’autre pour le remplacer. » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Par Allah ! Je ne le ferai pas et je prendrai soin de vous avec ma propre vie. »
Voici les récits des attaques contre les habitants d’Al-Rabadhah. Abou Bakr (r.a.) a fait tout le nécessaire et il s’est rendu à Dhou Hissa et Dhou’l-Qassa. Dhou’l-Qassa est situé à 64 kilomètres de Médine. Al-Nou’man, ‘Abdoullah et Souwayd sont restés à leurs postes respectives jusqu’à ce qu’Abou Bakr (r.a.) ait attaqué les habitants d’Al-Rabadhah à Abraq. Une bataille féroce s’est ensuivie et finalement Allah a donné la défaite à Al-Harith et ‘Awf qui étaient les chefs des tribus de Mourrah, Tha’labah et ‘Abs. Al-Houtay’ah fut capturé vivant. Abou Bakr (r.a.) est resté à Abraq pendant quelques jours et il a fait du pays d’Abraq un pâturage pour les chevaux des musulmans.
Après avoir été vaincus dans cette bataille, les Banou ‘Abs et Banou Dhoubyan ont rejoint Toulayhah qui était en route depuis Soumayrah et avait atteint Bouzakha pour s’y refugier. Bouzakha est le nom de la source des Banou Asad. Il y a eu une grande bataille entre Abou Bakr (r.a.) et Toulayhah Al-Asadi là-bas.
Un écrivain écrit ceci sur l’état des tribus vaincues : « ‘Abs, Dhoubyan, Ghatafan, Banou Bakr et d’autres tribus rebelles vivant près de Médine auraient dû mettre fin à leur entêtement et leur rébellion. Ils auraient dû se soumettre entièrement à Abou Bakr et aux préceptes de l’islam et se joindre aux musulmans pour lutter contre les apostats. Telle était l’exigence de la raison ; et les événements l’ont aussi appuyée. Leur pouvoir a été brisé par Abou Bakr (r.a.). Les habitants de Médine avaient acquis leur réputation par leur succès sur les terres romaines. La force des musulmans avait accru et ils n’étaient plus faibles comme à l’époque de la bataille de Badr et des premières invasions. À présent, ils avaient le soutien de la Mecque et de Taïf : l’aura de ces deux villes resplendissait dans toute l’Arabie. D’ailleurs, au sein de ces tribus se trouvaient de nombreux musulmans que les rebelles n’ont pas pu inviter à leur cause. Ainsi, leur position est devenue très fragile. Mais malgré cela, leur inimitié contre les musulmans les avait aveuglés et peu à peu ils ne saisissaient plus ce qui était avantageux ou désavantageux pour eux. Ils ont quitté leur patrie et ont rejoint Toulayhah Ibn Khouwaylid, le faux prétendant à la prophétie de la tribu des Banou Asad.
Les musulmans parmi eux n’ont pas pu les détourner de leurs intentions ; leur arrivée a augmenté la force de Toulayhah et de Mousaylimah et les flammes de l’insurrection ont éclaté au Yémen. »
Il ne faut jamais oublier que ces personnes se sont rebellées et ont déclenché une guerre : ces batailles n’ont pas eu lieu en raison de leurs déclarations [prophétiques]. Il s’agissait de répondre à la sédition.
‘Abdoullah Ibn Mas’oud dit ceci en référence à la victoire sur ceux qui avaient refusé de payer la Zakat et au courage et à la détermination d’Abou Bakr (r.a.) : « Après la disparition du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) , nous étions dans une telle position que si Allah ne nous avait pas aidés par l’entremise d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.), la destruction eût été certaine. Nous tous, musulmans, avions convenu à l’unanimité que nous ne combattrions pas les autres pour [collecter les] chameaux de la Zakat et que nous nous engagerions dans l’adoration d’Allah jusqu’à ce que nous eussions obtenu une victoire complète. Mais Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) s’est engagé à combattre les réfractaires de la Zakat. Il n’a présenté que deux options à ceux qui refusaient de payer la Zakat ; pas de troisième. La première est qu’ils doivent accepter l’humiliation pour eux-mêmes : au cas contraire ils doivent se préparer à l’exil ou à la guerre. Accepter l’humiliation pour eux-mêmes signifiait avouer que les tués parmi eux iront en enfer et que les nôtres iront au paradis et qu’ils devront payer pour le sang de nos victimes. Ils ne pourront pas nous exiger le retour du butin que nous leur avions pris, mais devront retourner ce qu’ils nous avaient pris. Etre condamné à l’exil signifie qu’après avoir été vaincus, ils doivent quitter leurs régions et aller vivre dans des endroits reculés. »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) dit à ce sujet : « Après le décès du Saint Prophète, lorsque certaines tribus arabes ont refusé de payer la Zakat, Abou Bakr s’est préparé à les combattre. À cette époque, la situation était si critique que même |le compagnon] de haut calibre qu’était Oumar a suggéré qu’il fallait être indulgent avec eux. Mais Abou Bakr (r.a.) a répondu en demandant – comme on l’avait mentionné dans le passé : « Comment le fils d’Abou Qouhafa pourrait-il oser révoquer l’ordre du Saint Prophète (s.a.w.) ? Je jure par Dieu, si au temps du Prophète (s.a.w.) ils offraient en guise de Zakat la corde utilisée pour lier le genou d’un chameau, je leur prendrai cette corde et je ne me reposerai pas jusqu’à ce qu’ils aient payé la Zakat. Si vous n’êtes pas à même de me soutenir dans cette affaire, vous pouvez m’abandonner. Je les combattrai seul. »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Voyez à quel point il a suivi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En une situation des plus dangereuses, malgré les grands compagnons déconseillant de se battre, il a tout fait pour respecter l’ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare ailleurs : « À l’époque d’Abou Bakr (r.a.), quand l’apostasie a pris de l’ampleur et qu’on n’accomplissait la prière en congrégation que dans les villages et que l’armée avait été envoyée en Syrie, Abou Bakr (r.a.) a également envoyé des instructions aux personnes sur qui la Zakat était imposable, en disant que si à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) elles offraient une corde et qu’elles refusaient de le faire à présent, il la prendrait par l’épée. » Même le compagnon connu pour sa bravoure, ‘Oumar, a également estimé qu’il n’était pas opportun pour le moment de mettre l’accent sur la Zakat ; mais Abou Bakr (r.a.) n’a pas accepté son avis. Cela démontre à quel point la Zakat est importante. »
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a présenté ces points lors d’un discours dans lequel il a décrit les niveaux de la Taqwa (droiture et crainte révérencielle de Dieu), l’importance de la Zakat et à quel point elle est nécessaire pour ceux qui marchent sur la voie de la Taqwa. Il a également déclaré que les ahmadis doivent eux aussi se rappeler à quel point la Zakat est nécessaire, devant être payée régulièrement.
Il explique ailleurs l’importance de la Zakat. Il déclare : « La Zakat est très importante, mais les gens ne l’ont pas compris. Dieu a enjoint la Zakat après la Salât. Abou Bakr (r.a.) a déclaré qu’il réserverait à ceux qui ne payaient pas la Zakat le même traitement que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait réservé aux mécréants [violents] : « Je soumettrai aux travaux forcés les hommes et leurs femmes. » Après la mort du Prophète (s.a.w.) , à l’exception de trois villes, La Mecque, Médine et une autre, toute l’Arabie avait sombré dans l’apostasie. ‘Oumar a déclaré qu’il valait mieux faire la paix avec ceux qui refusaient de payer la Zakat. Si l’on mène d’abord la guerre contre d’autres apostats, graduellement les premiers vont se réformer. Tout d’abord, il faut, dit-il, éradiquer les faux prétendants à la prophétie car leur sédition est sévère.
Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je combattrai ceux qui n’offrent pas dans la Zakat des biens égalant une corde utilisée pour attacher les genoux du petit d’une chèvre ou d’un chameau qu’ils offraient à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si vous m’abandonnez et les animaux sauvages de la forêt m’attaquent avec les apostats, je les combattrai seul. »
L’une des bénédictions du Califat est que le Calife s’évertue pour établir la charia.
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare ailleurs : « Les gens soulèvent une autre objection, mais Dieu y a répondu plus de treize cents ans de cela. Ces objecteurs affirment que l’injonction « Wa-shâwirhoum fi’l-amr » s’applique au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Pourquoi dire qu’il est question du Califat ici ? Cette règle ne s’applique pas au Califat selon eux. Mais qu’ils sachent qu’on s’est opposé à Abou Bakr (r.a.) sur la question de la Zakat en présentant les mêmes arguments. L’ordre suivant ne s’appliquait qu’au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) [selon eux] :
خُذْ مِنْ أَمْوَالِهِمْ صَدَقَةً
[Ils disent :] Étant donné qu’il n’est plus présent personne n’a le droit d’exiger l’aumône. Celui qui a reçu l’ordre de l’exiger est mort. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je suis celui qui est adressé à présent. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est certes décédé mais la charia perdure. C’est pour cette raison que le Calife est adressé ici. » »
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a dit dans son discours : « J’informe celui qui me critique que je suis adressé ici. Si la réponse [d’Abou Bakr (r.a.)] était valable à l’époque, et elle l’était certainement, mes propos sont tout aussi valables : notamment que je suis adressé ici et ce même principe accompagnera toujours le Califat. C’est un point qu’il faut garder en mémoire. »
Ensuite, il déclare : « Si votre objection est valable, vous devrez supprimer de nombreuses règles du Coran et ce sera un égarement manifeste. » Il expliquait ces points lors d’un discours sur le statut du Califat.
À une autre occasion, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a déclaré : « Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, de nombreux musulmans ignorants sont devenus apostats. Selon l’histoire, on n’accomplissait la prière en congrégation dans les mosquées que dans trois endroits. De même, la plupart des habitants du pays avaient refusé de payer la Zakat et ils disaient qu’après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) personne n’avait le droit de la leur exiger. Lorsque cette vague [d’apostasie] s’est répandue dans toute l’Arabie et qu’Abou Bakr (r.a.) a voulu sévir contre ces personnes, ‘Oumar et d’autres compagnons sont partis voir Abou Bakr (r.a.) et, comme mentionné précédemment, ils ont déclaré que cette période était très critique. « La moindre négligence pourra causer de grands torts, ont-ils dit, et nous suggérons de ne pas s’en prendre à un si grand ennemi et de traiter avec indulgence ceux qui ne veulent pas payer la Zakat. » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Celui d’entre vous qui a peur peut partir où il le souhaite. Je jure par Dieu que même si aucun de vous ne me soutient, je combattrai l’ennemi seul. L’ennemi pourra entrer à Médine et tuer mes proches, mes parents et mes amis et même si les chiens traînent les cadavres des femmes dans les rues de Médine je les combattrai et je ne m’arrêterai pas jusqu’à ce que ces gens m’offrent en guise de Zakat la corde utilisée pour attacher le genou du chameau comme dans le passé. » Abou Bakr (r.a.) a résisté courageusement aux méfaits de l’ennemi et a réussi finalement, uniquement parce qu’il pensait que cette tâche lui incombait. C’est pourquoi il a dit à ses conseillers que s’ils le soutiennent ou pas, il combattra seul l’ennemi jusqu’à sacrifier sa vie, s’il le faut, dans la voie de Dieu. La nation imbue d’une telle détermination triomphe dans tous les domaines, dit le Mouslih Maw’oud (r.a.), et l’ennemi ne pourra jamais lui faire obstacle. Ceci est le secret du progrès national : l’on doit s’en souvenir pour toujours. »
À une autre occasion, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a déclaré : « Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lorsque des milliers d’Arabes ont apostasié en raison de divergences sur la question de la Zakat et que Mousaylimah a attaqué Médine, Abou Bakr (r.a.), qui était le Calife à l’époque, a été informé que Mousaylimah était accompagné d’une armée de cent mille. Au moment de l’attaque, certaines personnes ont dit à Abou Bakr (r.a.) : « Voici que nous traversons une période critique et que les gens deviennent apostats en raison de divergences sur la question de la Zakat, et Mousaylimah a attaqué avec une grande armée. Compte tenu de ces circonstances, il est opportun que vous n’exigiez pas la Zakat et que vous fassiez la paix avec ces gens. » Abou Bakr (r.a.) n’a prêté aucune attention à ces appréhensions et a dit à ces conseillers : « Voulez-vous me contraindre à accepter ce qui est contraire aux commandements de Dieu et de Son Messager ? La décision sur la Zakat vient de Dieu et de Son Messager. Il m’incombe donc de protéger les commandements de Dieu et de Son Messager. » Les compagnons ont dit que la situation exige que la paix soit faite. Abou Bakr (r.a.) a répliqué : « Si vous ne souhaitez pas combattre et si vous ne pouvez pas affronter l’ennemi, allez donc vous asseoir chez vous. Par Dieu ! Je combattrai l’ennemi seul, jusqu’à ce qu’ils me donnent la corde utilisée pour attacher leur chameau qu’ils offraient [jadis] en guise de Zakat. Tant qu’ils ne paient pas la Zakat, je ne ferai jamais la paix avec eux. » »
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Ceci est le signe de la vraie foi. »
Si nous possédons cette foi, nous pourrons transmettre le véritable message de l’islam au monde ; et nous réussirons, si Dieu le veut.
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les tribus arabes se sont révoltées et ont refusé de payer la Zakat. Ils présentaient le même argument, notamment que Dieu avait confié l’autorité de prendre la Zakat à nul autre que le Saint Prophète (s.a.w.). Allah a dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Prends une partie de leurs biens en guise de Zakat. » Selon ceux-là, nulle part l’on ne trouve mention qu’un autre avait le droit de prendre la Zakat après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais les musulmans n’ont pas accepté cet argument même si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été adressé en particulier. Ainsi donc, l’argument principal des apostats était que seul Muhammad (paix soit sur lui) avait l’autorité de percevoir la Zakat et personne d’autre. Leur méprise reposait sur [l’hypothèse que] les règles relatives au système n’étaient pas applicables pour toujours ; les règles étaient spécifiques au Saint Prophète (sws). Mais, dit le Mouslih Maw’oud (r.a.), cette idée est complètement fausse et la vérité est que tout comme les règles relatives au jeûne et aux prières n’ont pas pris fin avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) , les règles relatives au système national n’ont pas pris fin avec le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Notamment, la Salât en congrégation, qui est un acte de culte collectif. De même, il est important que les [autres] règles soient toujours respectées par les musulmans à travers ses adjoints. »
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Quand le Saint Prophète (s.a.w.) est décédé et qu’Abou Bakr (r.a.) a été nommé Calife, à ce moment, toute l’Arabie a apostasié. Hormis La Mecque, Médine et une petite ville, tout le monde a cessé de payer la Zakat et a dit : « Allah a ordonné au Saint Prophète (s.a.w.) :
خُذْ مِنْ أَمْوَالِهِمْ صَدَقَةً
« De leur richesse, déduis de l’aumône… » Personne d’autre n’a le droit de nous exiger la Zakat. » Ainsi, toute l’Arabie s’est apostasiée et a entamé les préparatifs de guerre. (Les Arabes ne sont pas simplement devenus apostats : ils ont aussi fait des préparatifs de guerre). Au temps du Saint Prophète (s.a.w.) , même si l’islam était faible, les tribus arabes attaquaient [les musulmans] individuellement. Tantôt une tribu lançait l’attaque, tantôt une autre. Au cours de la bataille d’Al-Ahzab, lorsque les mécréants se sont rassemblés pour attaquer les musulmans, l’islam avait déjà acquis une force considérable, mais il n’avait pas rassemblé suffisamment de force pour que les musulmans se sentent à l’abri des attaques futures. Par la suite, le Saint Prophète (s.a.w.) était parti conquérir La Mecque et à cette époque certaines tribus arabes s’étaient jointes à lui pour l’assister. De cette manière, Dieu a progressivement inspiré cette ardeur chez les ennemis, de peur qu’ils ne gagnent en force et ne prennent le contrôle de tout le pays. Cependant, [comme mentionné plus haut] à l’époque d’Abou Bakr (r.a.), toute l’Arabie s’est apostasiée d’un seul coup ; à part La Mecque, Médine et une petite ville, dans tous les autres endroits, les gens ont refusé de payer la Zakat et ont rassemblé une armée pour la bataille. Non seulement ont-ils refusé de payer la Zakat, mais ils sont également partis en guerre [contre les musulmans].
Dans certaines régions, ils disposaient d’une armée de 100 000 hommes. Or les musulmans n’avaient qu’une armée de 10 000 hommes et celle-ci partait d’ailleurs pour la Syrie. C’était la même armée à laquelle le Saint Prophète (s.a.w.) avait donné l’ordre d’attaquer les terres byzantines et pour laquelle il avait nommé Oussamah (r.a.) commandant. Seuls sont restés en arrière les vieux, les faibles et une poignée de jeunes. En voyant cette situation, les compagnons ont pensé que si l’armée d’Oussamah (r.a.) partait au cours de cette insurrection, l’on ne disposerait d’aucun moyen pour protéger Médine. Ainsi, une délégation composée de distingués compagnons s’est rendue à Abou Bakr (r.a.) – comme mentionné auparavant – et ils ont demandé de retarder l’envoi de l’armée pendant un certain temps, et que lorsque la rébellion serait réprimée, elle pourrait alors être envoyée. Ils disaient qu’envoyer l’armée dans de telles circonstances était périlleux. Abou Bakr (r.a.) a répondu d’un ton colérique : « Souhaitez-vous que le premier ordre émis par le fils d’Abou Qouhafah après la disparition du Saint Prophète (s.a.w.) soit d’arrêter l’armée qu’il avait lui-même envoyée ? Cette armée partira et je m’assurerai certainement qu’elle parte selon l’ordre du Saint Prophète (s.a.w.). Si vous avez peur des forces ennemies, abandonnez-moi ! Je me battrai seul contre l’ennemi. »
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « Sa déclaration était une grande preuve du verset :
عْبُدُونَنِي لَا يُشْرِكُونَ بِي شَيْئًا
C’est-à-dire que les croyants adoreront Allah et ne Lui associeront rien. Ceci fait référence à ceux qui restent fermement attachés au Califat. »
Ceci est le système établi par le Califat et qui continuera d’exister.
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Le deuxième problème concernait la Zakat. Les compagnons ont dit à Abou Bakr (r.a.) : « Si vous ne souhaitez pas empêcher l’armée de partir, en ce cas concluez un pacte temporaire avec eux et dites qu’on ne leur prélèvera pas la Zakat cette année. Ils vont se calmer et les circonstances seront propices pour réprimer cette insurrection. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Cela n’arrivera pas, quel qu’en soit le prix. » Il n’a pas non plus accepté leur conseil. Les compagnons ont alors dit : « Si l’armée d’Oussamah (r.a.) devait partir et s’il n’y avait pas non plus de réconciliation temporaire avec ceux qui se sont rebellés contre le paiement de la Zakat, qui alors affronterait l’ennemi? Il n’y aura que des vieux, des faibles et une poignée de jeunes à Médine ! Comment pourront-ils faire face à une armée de centaines de milliers ? » Abou Bakr (r.a.) répondit : Mes chers amis ! Si vous êtes impuissants contre eux, Abou Bakr les combattra seul ! » »
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Ceci est la déclaration d’un individu qui n’était pas un expert dans l’art de la guerre ; et on disait généralement de lui qu’il possédait un cœur faible. D’où lui venaient donc ce courage, cette bravoure et cette conviction ? Cela découlait du fait qu’Abou Bakr (r.a.) avait compris qu’il avait été nommé au poste de Calife par Dieu et qu’il était de sa responsabilité d’accomplir cette tâche. Ainsi, il lui incombait de les affronter et c’était à Dieu de lui accorder ou pas la victoire. Si Allah a décidé de lui accorder la victoire, Il la lui accordera alors sûrement ; et s’Il ne désire pas leur accorder la victoire, dans ce cas même l’armée entière ne l’aura pas. »
La décision d’Abou Bakr (r.a.) a produit des résultats extraordinaires.
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Malgré l’opinion contraire des compagnons, Abou Bakr (r.a.) a envoyé Oussamah Ibn Zayd (r.a.) avec son armée à Mawtah. Cette armée a accompli sa mission et est revenue victorieuse à Médine après 40 jours. Chacun a été témoin du secours de Dieu et de la victoire, de ses propres yeux. Après cela, Abou Bakr (r.a.) s’est tourné vers les faux prophètes [rebelles], et a entièrement écrasé cette discorde, tant et si bien qu’il n’en est pas resté une trace. Plus tard, il en a été de même pour ceux qui étaient devenus apostats. Les opinions des compagnons éminents étaient contraires à celle d’Abou Bakr ; ils ont dit : « Comment pourrait-il user de l’épée contre ceux professant l’unicité de Dieu et acceptant le prophétat du Saint Prophète (s.a.w.) , mais refusant uniquement de payer la Zakat ? » Cependant, faisant preuve de la plus grande bravoure et du plus grand courage, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Si aujourd’hui, on donne la permission de ne pas payer la Zakat, lentement, les gens abandonneront la prière et le jeûne ; et de l’islam, il ne subsistera que le nom. »
Abou Bakr (r.a.) a fait la guerre à ceux qui refusaient de payer la Zakat en de telles circonstances. Tout naturellement, Dieu a accordé la victoire et le secours à Abou Bakr (r.a.). Tous ceux qui s’étaient écartés du droit chemin y sont retournés. »
Si Dieu le veut, je présenterai à l’avenir d’autres récits à ce propos. Comme je l’ai rappelé ces jours-ci, en raison de la situation actuelle du monde, continuez de prier et ne diminuez pas vos supplications. Priez particulièrement que les peuples du monde reconnaissent leur Véritable Créateur. C’est la seule solution pour sauver le monde de la destruction. Qu’Allah accorde Sa miséricorde et accepte nos prières.
Aujourd’hui, je souhaite évoquer un membre récemment décédé. Après la prière du vendredi, je dirigerai également sa prière funéraire. Il s’agit du respecté Maulana Mubarak Nazir Ahmad Sahib, qui a servi en tant que directeur de la Jamia Ahmadiyya du Canada et missionnaire-en-charge au Canada. Il est décédé le 8 mars à l’âge de 87 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il était Moussi. Il était exceptionnellement altruiste ; il avait une confiance solide en Allah ; il était dévoué à la prière et se contentait de ses moyens. Il possédait tous les attributs d’un saint homme. Chaque fois que je le voyais, il me semblait qu’une personne vraiment sainte était présente devant moi. Je vais présenter sa famille. Il était le deuxième fils de Maulana Nazir Ahmad Ali Sahib, un missionnaire accompli de la Communauté, et de la très-respectée Amina Begum Sahiba. Son grand-père paternel, Babu Faqeer ‘Ali (r.a.), a introduit l’Ahmadiyya dans sa famille. Il a prêté allégeance aux mains du Messie Promis (as). Par la suite, Babu Faqeer ‘Ali (r.a.) a travaillé comme premier chef de gare de Qadian. Le grand-père du défunt possédait une maison à Qadian, connue sous le nom de Faqeer Manzil. Suite aux instructions du Mouslih Maw’oud (r.a.), le père de Maulana Mubarak Nazir Sahib, Maulana Nazir Ahmad ‘Ali Sahib, a eu l’opportunité de servir pour la première fois au Ghana en 1929 et plus tard, il a été affecté en Sierra Leone.
En 1943, Maulana Nazir Ahmad ‘Ali retournait en Sierra Leone. Mubarak Nazir Sahib, le défunt, et sa mère étaient également du voyage. Un incident inspirant la foi a eu lieu au cours du voyage. Maulana Mubarak Nazir Sahib l’a lui-même raconté. C’était un voyage en bateau qui allait durer trois mois. A l’époque, Mubarak Nazir Sahib avait 11 ans. Pendant le voyage, il est tombé malade et sa santé s’est tellement détériorée qu’il semblait qu’il ne survivrait pas. Comme déjà mentionné, le voyage se faisait par bateau. Par conséquent, lorsqu’ils étaient sur le point d’embarquer ou peut-être qu’ils allaient changer de navire, bref, cet incident s’est produit avant qu’ils ne montent à bord du navire. Avant de monter à bord, Mubarak Nazir Sahib est tombé malade. En voyant son état, l’administration du navire a dit à son père : « Votre fils est proche de la mort. S’il décède en cours de route, nous n’avons pas de morgue pour préserver son corps. Nous ne pouvons donc pas vous admettre en raison de votre enfant. »
Son père a déclaré : « J’ai reçu l’ordre du deuxième Calife (r.a.) : je dois monter à tout prix dans ce bateau. » L’équipage du bateau a accepté de les laisser monter à bord à condition qu’il atteste par écrit que si son fils devait mourir au cours du voyage, son corps serait jeté par-dessus bord. Lorsque le commandant de bord lui a proposé cette condition, la mère de Mubarak Nazir a commencé à pleurer sous le choc, et a dit à Maulana Nazir Ali : « C’est notre fils dont il est question. Nous monterons à bord d’un autre bateau. » Maulana Nazir Ali a rassuré son épouse, lui disant : « Je suis un missionnaire que le Calife a envoyé en lui confiant une responsabilité. Je ne sais pas quand nous pourrons monter à bord d’un autre navire. Sois rassurée, rien n’arrivera à Mubarak. » Après avoir dit cela, il a demandé au commandant de bord sur un ton empli de certitude : « Où faut-il signer ? Apportez les formulaires ! », ajoutant : « S’il meurt, jetez le par-dessus bord. Mais je vous informe tout de même que rien ne lui arrivera. » Voilà la confiance qu’il avait en Dieu. Il savait qu’il était un missionnaire qui partait pour propager Sa religion, et que Dieu l’aiderait et protègerait les membres de sa famille. Par la grâce d’Allah, cet enfant de 11 ans a non seulement survécu, mais il a de plus atteint l’âge de 87 ans, et a eu l’opportunité de servir l’islam et l’Ahmadiyya. Il a également eu l’honneur de dédier sa vie, marchant sur les pas de son père ; et il a en outre établi une belle exemplarité en matière de confiance en Allah pendant qu’il servait dans la voie de la religion sur le terrain.
Après avoir terminé ses études, il avait décroché un bon poste dans la fonction publique, qu’il a occupé pendant quelque temps : jusqu’au moment où il a vu une annonce publiée dans Al-Fazal à la demande du Mouslih Ma’oud (r.a.), qui invitait les gens à se dédier, ne serait-ce que pour une courte période. Il a donc démissionné de son poste pour se présenter auprès du deuxième Calife (r.a.) afin de dédier temporairement sa vie. À la demande du deuxième Calife (r.a.), il s’est rendu pour la première fois en Sierra Leone en 1963 en dédiant sa vie, où son père Maulana Nazir Ali avait déjà eu l’opportunité de servir pendant une longue période, et où il était enterré. En arrivant en Sierra Leone, il s’est d’abord rendu sur la tombe de son père. En ces instants, Mubarak Nazir s’est souvenu de ces paroles que son père avait prononcées lors d’un discours fortifiant la foi qu’il avait fait le 26 novembre 1945. Il avait déclaré : « Aujourd’hui je pars faire le djihad dans la voie de Dieu et propager l’islam en Afrique de l’Ouest. Or, la mort accompagne toute personne. Si l’un de nous meurt, alors comprenez que dans un endroit très éloigné de ce monde il y a une portion de terre qui est désormais la propriété de la communauté. C’est le devoir des jeunes ahmadis que d’y parvenir, et de remplir l’objectif pour lequel nous aurons pris possession de ces portions de terre pour nos tombes. » Il souhaitait dire qu’il y a une petite portion de terre où se trouve la tombe d’un missionnaire ahmadi, et en raison de cette tombe il occupe désormais cette portion de terre. Il a ajouté : « Ces tombes appelleront à ce que d’autres jeunes soient formés pour remplir l’objectif pour lequel nous avons donné notre vie. » Ainsi, en accord avec ce souhait de son père, Maulana Mubarak Nazir s’est rendu là-bas, et a dit : « Labbaik, je suis arrivé, et je suis venu répondre à votre appel. » Il a eu l’opportunité de servir à différents endroits en Sierra Leone. Par la suite, en 1985, il est revenu au Pakistan à la demande du quatrième Calife (r.h.). Il a formulé une requête auprès du quatrième Calife (rha) de dédier sa vie de façon permanente, que le Calife avait acceptée. Il l’a ensuite envoyé au Canada comme missionnaire en 1988 où il a servi à différents endroits comme missionnaire. En 2003, lorsque le quatrième Calife (r.h.) a approuvé l’idée d’établir une Jamia au Canada, il l’avait également nommé directeur de cette Jamia. Mais la Jamia n’avait pas été inaugurée au cours la vie [du 4e Calife] mais au cours de mon Califat. J’ai également confirmé sa nomination faite par le quatrième Calife (r.h.) et il a servi en tant que directeur. Il a été le premier directeur de la Jamia Ahmadiyya du Canada, et il a servi à ce poste jusqu’en 2009. Puis, en 2010, je l’ai nommé missionnaire en chef du Canada et il a eu l’occasion de servir de manière remarquable jusqu’en 2018. Sa durée totale de service s’étend sur 59 années. Même sa période de service temporaire était essentiellement un service à temps plein. De même, Maulana Mubarik Nazir a été envoyé comme représentant du Markaz pour de nombreuses Jalsas et programmes auxquels il a pu assister. Ses discours étaient très appréciés par les membres de la Jama’at ainsi que par les personnes externes. Ses discours avaient un grand impact sur les auditeurs ; ils en étaient captivés. En 2016, il m’a représenté pour la pose de la première pierre de la fondation de l’hôpital Nasir au Guatemala. Il propageait le message à travers des articles qui étaient publiés dans des journaux tels que National News Canada, Toronto Star et Ottawa Citizen. Maulana Mubarak Nazir a eu l’opportunité de traduire deux livres du Messie Promis (as) en anglais : Tajalliyat-e-Ilahiyya et Fath-e-Islam. Il a également traduit La crise du Golfe écrit par le quatrième Calife (r.h.). Il laisse dans le deuil son épouse Amatul Hafeez Nazir, trois fils et deux filles. Comme je l’ai dit plus haut, il possédait de nombreuses qualités et était un Wâqif-e-Zindagi exemplaire ; il est particulièrement exemplaire pour les missionnaires. Sa vie était l’incarnation de la primauté de la foi sur le monde. Il a toujours servi la Jama’at, et l’obéissance au Calife était son véritable objectif. Comme je l’ai déjà mentionné, il possédait un talent particulier pour les discours, avec une maîtrise de l’ourdou et de l’anglais. Ses discours avaient un impact profond.
Sa femme, Mme Amatul Hafeez, écrit : « Il a vécu toute sa vie avec piété et droiture. Il dépensait de façon consciencieuse chaque centime de la Jama’at et menait une vie de simplicité. Après avoir quitté la Sierra Leone, il a continué à aider discrètement de nombreuses personnes pauvres. » Elle a ajouté : « Je suis témoin du fait qu’il était un excellent Wâqif-e-Zindagi, un excellent mari et un père extrêmement bienveillant. Il était toujours conscient du fait que la Jama’at dépensait tant pour lui et se souciait toujours de savoir comment il pouvait lui être le plus utile. Il disait souvent qu’il ne pourrait en aucun cas supporter le mécontentement du Calife. »
Ses enfants ont également partagé leurs impressions ; tous ont écrit que leur père avait une foi ferme en Allah et dans l’Au-delà. Il avait une ferme conviction dans le Califat et l’administration de la Jama’at. Il avait une grande confiance en Allah. Il disait souvent qu’Allah ne l’abandonnerait jamais et lui viendrait toujours en aide, et c’est vraiment la manière dont Allah le Tout-Puissant le traitait. Chaque fois qu’il allait faire des appels aux sacrifices financiers, que ce soit en tant que missionnaire-en-chef, lorsqu’il était envoyé quelque part par l’Amir ou même après sa retraite quand il est tombé malade et la que la Jama’at continuait parfois de bénéficier de ses services – il faisait toujours des appels aux contributions financières qui avaient un grand impact sur les gens. En effet, il commençait par contribuer lui-même et conseillait ensuite au reste de la Jama’at d’en faire de même. »
Sa fille aînée a relaté : « Il nous a toujours conseillé d’avoir un lien fort avec le Califat de l’Ahmadiyya et s’est continuellement efforcé de nous inculquer l’amour et le respect de la Jama’at. Il souhaitait que nous suivions inlassablement tous les conseils de Calife du Messie. » Elle a ajouté : « Il y avait rarement une réunion où il ne conseillait pas cela. Chaque fois que ses petits-enfants se réunissaient, ils savaient tous qu’il les ferait s’asseoir pour leur donner des conseils, et ces conseils incluaient le fait de ne pas se laisser absorber par les affaires du monde, mais qu’ils devaient plutôt se soucier de leur lien avec Allah et le Califat. »
Elle ajoute : « Il nous disait que le travail de la communauté finira par s’accomplir, et il n’y a aucun doute là-dessus. Si nous ne servons pas la Jama’at, Allah amènera d’autres personnes qui rendront un meilleur service. »
Sa fille cadette a relaté le récit suivant. « Une fois, en Sierra Leone, [mon père,] Maulana Mubarak Nazir, n’avait pas les fonds nécessaires pour payer les ouvriers lors de la construction d’une mosquée. Par conséquent, Maulana Mubarak Nazir leur a demandé de revenir le lendemain et qu’il leur donnerait leur salaire. Le lendemain matin, quand Mubarak Nazir est sorti de sa maison, il a trouvé les ouvriers qui patientaient, alors que l’argent n’avait pas encore été arrangé. Il a dit aux travailleurs qu’il n’avait toujours pas l’argent, mais qu’il priait et qu’ils devaient attendre un peu plus longtemps et que, si Dieu le voulait, il leur fournirait rapidement ce qui leur était dû. C’est alors qu’une voiture est arrivée à toute allure vers lui pour lui remettre une enveloppe qui contenait de l’argent. On lui a dit qu’une personne avait entendu dire qu’il construisait une mosquée et avait donc envoyé de l’argent pour lui. Avant que mon père ne puisse lui demander qui avait envoyé l’argent, la voiture s’est rapidement éloignée après avoir donné l’enveloppe. Il était convaincu qu’Allah avait exaucé sa prière, et il a utilisé l’argent pour payer les ouvriers. »
C’était la preuve de sa confiance en Allah et de la manière dont Allah l’a traité. De nombreuses personnes, y compris des missionnaires, ont écrit d’innombrables récits similaires, montrant sa confiance en Allah et la manière dont Il le traitait. Comme je l’ai dit précédemment, il était certainement un érudit qui pratiquait ce qu’il prêchait ; c’est pourquoi ses discours avaient un tel impact sur les gens. Mais il était extrêmement humble devant le Califat. Puisse Allah le Tout-Puissant élever son rang, qu’Il permettre à sa progéniture de marcher sur ses pas, qu’Il accepte ses prières en leur faveur ; et puisse Allah accorder à la Jama’at de telles personnes qui rendent des services désintéressés. Les missionnaires qui ont obtenu leur diplôme de la Jamia du Canada ont mentionné de nombreux récits sur la façon dont il les a formés, et comment il leur a appris à faire le Tabligh et leur a enseigné la morale et la foi. Ces missionnaires ont grandement profité de sa personne. Ils devraient garder à l’esprit que ces récits ne sont pas destinés uniquement à être mémorisés ou mentionnés, sans plus. Les missionnaires doivent mettre ces exemples en pratique. Qu’Allah leur permette de ce faire.
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)