Dans son sermon du 25 février 2022, Sa Sainteté le Calife a présenté les services rendus par Abou Bakr (ra) en faveur de l’Islam.
Sermon du vendredi 25 février 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
[Je mentionnais] Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) : voici un récit au sujet du pèlerinage d’adieu. Selon un rapport, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), s’est rendu pour le pèlerinage d’adieu en l’an dix de l’Hégire un jeudi, six jours avant la fin du mois de Dhou’l-Qa’dah. Selon une autre narration, il était parti un samedi. Dans tous les cas, selon un récit, Asma bint Abi Bakr raconte que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) avait l’intention d’effectuer le pèlerinage d’adieu, Abou Bakr Al-Siddiq lui a dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je possède un chameau ; nous [pouvons] charger nos provisions dessus. » Le Prophète (s.a.w.) lui a dit : « Fais-le. » Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr ont partagé un chameau pour transporter leurs provisions. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait préparer des repas faits de farine et d’orge et les chargés sur le chameau d’Abou Bakr. Abou Bakr l’a confié à son esclave.
Asma bint Abi Bakr raconte : « Nous avons accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour le Hajj. Lorsque nous sommes arrivés à Arj, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est descendu de sa monture et nous sommes également descendus.
‘Aïcha (r.a.) s’est assise sur un côté du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et je me suis placé à côté de mon père. Les biens du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et d’Abou Bakr (r.a.) était sur le même chameau. » Comme [je] l’ai mentionné. « Et le chameau était avec l’esclave d’Abou Bakr. Abou Bakr a attendu qu’il vienne. L’esclave est arrivé, mais son chameau n’était pas avec lui. Abou Bakr lui a demandé : « Où est ton chameau ? » « Je l’ai perdu depuis hier soir », a-t-il déclaré.
Abou Bakr lui a dit : « Tu n’avais qu’un seul chameau et tu l’as perdu ! » Sur ce, Abou Bakr s’est levé pour le frapper et le Messager d’Allah (s.a.w.) a souri et a dit : « Regardez ce Mouhrim (pèlerin) ! Que fait-il ? » Ibn Abi Razma dit que le Prophète (s.a.w.) n’a pas dit davantage et a juste souri.
Quand certains des Compagnons ont découvert que les provisions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avaient été égarées, ils sont venus vers lui avec du His, un excellent dessert à base de dattes, de farine et de beurre et l’ont mis devant le Prophète (s.a.w.). Le Prophète (s.a.w.) a dit à Abou Bakr qui était en colère contre son esclave : « Ô Abou Bakr ! Sois bienveillant ! Cette affaire n’est ni en ton pouvoir, ni en mon pouvoir ! L’esclave ne l’a certainement pas fait exprès : mais il l’a quand même perdu. » Il a ajouté : « Ceci est un repas pur qu’Allah nous a envoyé. Ceci est un substitut pour la nourriture que nous avions avec cet esclave. » Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr ont mangé de cette nourriture, ainsi que ceux qui avaient l’habitude de manger avec eux, jusqu’à ce qu’ils soient tous rassasiés. Après cela, Safwan Ibn Al-Mou’attal est arrivé. Sa responsabilité était de suivre la caravane. Il s’agissait de la même tâche qui lui avait été confiée lors de l’incident de l’Ifk – la grande calomnie. Il devait suivre pour voir si on n’avait rien laissé derrière.
Quand Safwan est venu, le chameau était avec lui et portait les provisions. Il a dirigé le chameau vers l’entrée du camp du Prophète et l’a fait s’asseoir. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit à Abou Bakr : « Va voir si tu n’as rien perdu. » Abou Bakr a dit : « Rien n’a été perdu sauf une tasse dans laquelle nous avions l’habitude de boire de l’eau. » Alors, l’esclave a dit : « J’ai cette tasse ! » »
Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) relate qu’il était sorti avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à l’occasion du Hajj d’adieu. Il était accompagné de son épouse Asma bint Umays (r.a.). Lorsqu’ils ont atteint Dhou’l-Houlayfah, Asma a donné naissance à Muhammad Ibn Abi Bakr. Dhou’l-Houlayfah est située à une distance de six à sept milles (environ 11 km) de Médine. Abou Bakr (r.a.) est venu voir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’a informé de la naissance de l’enfant.
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Dis à Asma de prendre un bain et de porter l’Ihrâm (vêtement du pèlerinage) pour le Hajj et d’accomplir tous les rites des pèlerins sauf le Tawâf de la Maison d’Allah. Lorsque le Prophète (s.a.w.) a traversé la vallée d’Isfân, il a demandé : « Ô Abou Bakr, de quelle vallée s’agit-il ? » Abou Bakr a répondu qu’il s’agissait de la vallée d’Isfân. Sur ce, il a déclaré : « Les prophètes Houd et Salih étaient montés sur deux chameaux rouges, dont les rênes étaient faites de [fibres d’]écorce de palmier, portant des robes et dessus un manteau blanc et noir brodé, récitant la Talbiyah (glorification de Dieu) pour accomplir le Hajj à la Maison Antique (la Ka’bah). »
Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) faisait également partie des personnes qui ont apporté des animaux sacrificiels lors du pèlerinage d’adieu. Il raconte : « Lors de la Hajjat Al-Widâ’j’ai vu Souhayl Ibn ‘Amr debout sur le lieu de l’abattage et il rapprochait l’animal sacrificiel du Prophète (s.a.w.) de ce dernier (s.a.w.). Le Prophète (s.a.w.) l’a abattu de sa propre main, puis il a appelé quelqu’un pour lui raser la tête. J’ai vu Souhayl prendre les cheveux du Saint Prophète (saw) et les mettre sur ses yeux. Je me suis souvenu que c’était Souhayl qui avait empêché l’Envoyé d’Allah (s.a.w) d’écrire Bismillah-ir-Rahman-ir-Rahim au moment du traité de paix de Houdaybiyyah. J’ai loué Allah le Tout-Puissant Qui a guidé Souhayl vers l’islam. » Quand Il l’a guidé, il a grandi amplement dans sa sincérité et sa fidélité.
Voici les récits d’Abou Bakr Al-Siddiq dirigeant les Salâts lors de la dernière maladie du Saint Prophète (s.a.w.). ‘Aïcha relate : « Le Prophète (s.a.w.) a dit durant sa maladie : « Dites à Abou Bakr de diriger les gens dans les prières. » ‘Aïcha a dit : « J’ai dit que lorsqu’Abou Bakr se tiendra à votre place, les fidèles ne l’entendront pas en raison de ses pleurs. Demandez plutôt à ‘Oumar de conduire les gens dans les prières. » ‘Aïcha a dit : « J’ai alors demandé à Hafsa de dire au Saint Prophète (s.a.w.) que lorsqu’Abou Bakr se tiendrait à sa place, les fidèles ne l’entendront pas en raison de ses pleurs. Demandez à ‘Oumar de conduire les gens dans les prières. » Lorsque Hafsa en a fait mention au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci s’est mis en colère et a déclaré : « Vous êtes comme les femmes de [l’histoire de] Joseph. Demandez à Abou Bakr de diriger les prières. » Avant le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), alors qu’il était malade, en l’absence d’Abou Bakr, Bilal demanda à ‘Oumar de diriger les prières. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu la voix d’Oumar de sa chambre, il a demandé : « Où est Abou Bakr ? Allah et les musulmans n’aiment pas que quiconque dirige les prières à l’exception d’Abou Bakr. » On a appelé Abou Bakr qui est arrivé au moment où ‘Oumar dirigeait des prières. Par la suite, durant la maladie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et jusqu’à sa mort, Abou Bakr a continué à diriger les prières. »
‘Aïcha relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), durant sa maladie, a demandé à Abou Bakr de diriger les gens dans la prière. Il les a donc dirigés dans la prière. ‘Ourwah avait l’habitude de dire que le Prophète (s.a.w.) s’était senti mieux durant sa maladie. Il est sorti et s’est rendu à mosquée. Là-bas, il a vu qu’Abou Bakr dirigeait les fidèles dans la prière. Quand Abou Bakr l’a vu, il s’est retiré. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a indiqué de rester à sa place. Le Messager d’Allah (s.a.w.) s’est assis à côté d’Abou Bakr. Abou Bakr suivait les prières du Prophète (s.a.w.) et les fidèles suivaient Abou Bakr.
C’était là un récit du Sahih d’Al-Boukhari. Selon une autre narration du même recueil, Anas Ibn Malik Al-Ansari relate : « Abou Bakr avait l’habitude de diriger les fidèles dans la prière lors de la dernière maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui avait entraîné sa mort. Le lundi, quand les fidèles étaient en rangs, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a écarté le voile de sa pièce. Il nous a regardé et il était debout. Son visage béni était comme une feuille du Coran sacré. Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a souri et nous avons pensé que nous serions tentés de regarder le Prophète (s.a.w.). Sur ce, Abou Bakr a reculé pour qu’il se joigne au rang des fidèles. Il croyait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était sorti pour la prière. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a fait signe de diriger la prière et il a refermé le rideau. Il est mort ce jour-là. »
Citant le premier récit Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) et déclare : «’Aïcha a dit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était dans sa dernière maladie, il n’était pas en mesure d’accomplir les prières en raison d’une grave faiblesse. Alors, il a ordonné à Abou Bakr de diriger les prières. Lorsqu’Abou Bakr a commencé à prier, il s’est senti un peu mieux et il est sorti pour prier.
‘Aïcha déclare en effet : « Après avoir fait Abou Bakr diriger les prières, lorsque les prières ont commencé, il s’est senti mieux. Il est sorti avec le soutien de deux hommes. Je vois toujours la scène devant mes yeux : les pieds du Prophète (s.a.w.) traînaient au sol en raison de la douleur intense. En le voyant, Abou Bakr a eu l’intention de reculer. Ayant su son intention, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a indiqué à Abou Bakr de rester à sa place. Puis il a été transporté jusque-là : il a été assis à côté d’Abou Bakr. Ensuite, le Saint Prophète (s.a.w.) a commencé à prier et Abou Bakr a commencé à le suivre dans ses prières et les fidèles ont suivi les prières d’Abou Bakr. »
‘Ourwah Ibn Zoubayr rapporte ceci d’’Aïcha, l’épouse bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos du décès de celui-ci. Il déclare : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé alors qu’Abou Bakr était à Souna, un village dans la banlieue de Médine.
En entendant cette nouvelle, ‘Oumar (r.a.) s’est mis debout et a déclaré : « Par Allah ! L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’est pas mort ! » ‘Aïcha disait qu’Oumar (r.a.) avait l’habitude de dire : « Par Dieu ! C’est cette pensée qui m’a traversé le cœur, à savoir qu’Allah enverra certainement le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin qu’il puisse trancher les mains et les pieds de certains hommes. »
Entre-temps, Abou Bakr est revenu. Il a enlevé le tissu qui recouvrait le visage du Sait Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’a embrassé en disant : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Vous êtes pur dans la vie comme dans la mort. Je jure par Celui qui détient ma vie : Allah ne vous fera jamais goûter deux morts ! »
En disant cela, Abou Bakr (r.a.) s’est rendu dans l’assistance et a déclaré : « Toi qui jures, assieds-toi ! » C’est-à-dire qu’il s’est adressé à ‘Oumar (r.a.) et a dit : « Arrête de jurer ! » Quand Abou Bakr (r.a.) a commencé à parler, ‘Oumar (r.a.) s’est assis. Abou Bakr (r.a.) a fait les louanges d’Allah et a déclaré :
« Que celui qui adorait Muhammad (s.a.w.) sache que Muhammad est bel et bien mort. Quiconque adorait Allah, qu’il se souvienne qu’Allah est vivant et ne mourra jamais. »
Et Abou Bakr a récité ce verset :
إِنَّكَ مَيِّتٌ وَإِنَّهُمْ مَيِّتُونَ
C’est-à-dire : « Tu vas mourir et eux aussi mourront. »
Il a aussi récité ce verset :
وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِنْ قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِنْ مَاتَ أَوْ قُتِلَ انْقَلَبْتُمْ عَلَى أَعْقَابِكُمْ وَمَنْ يَنْقَلِبْ عَلَى عَقِبَيْهِ فَلَنْ يَضُرَّ اللَّهَ شَيْئًا وَسَيَجْزِي اللَّهُ الشَّاكِرِينَ
« Et Muhammad n’est qu’un Messager. En vérité, (tous) les Messagers avant lui ont trépassé. Alors, s’il mourait ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Or, celui qui retourne sur ses pas ne nuira nullement à Allah. Et Allah récompensera sûrement ceux qui sont reconnaissants. » (3 : 145)
Le rapporteur a dit que lorsque les gens ont entendu cela, ils ont tellement pleuré qu’ils ont commencé à avoir des hoquets.
Ibn ‘Abbas déclare : « Par Allah ! Il semblait que les gens ne savaient même pas qu’Allah avait révélé ce verset jusqu’au moment où il l’a récité, comme si tous ces gens avaient appris ce verset d’Abou Bakr. Par la suite, tout le monde le récitait. »
Le rapporteur déclare que Sa’id Ibn Mousayyib lui a dit qu’Oumar (r.a.) a déclaré : « Par Allah ! Dès que j’ai entendu Abou Bakr réciter ce verset, j’ai eu tellement peur que mes pieds n’ont pu me soutenir. Je suis tombé au sol. Quand Abou Bakr a récité ce verset, j’ai su que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était vraiment mort. »
‘Abdoullah Ibn ‘Oumar raconte qu’Abou Bakr est passé à côté d’Oumar tandis qui disait que le Messager d’Allah (s.a.w.) n’est pas mort et ne mourra pas tant qu’Allah ne tuera pas les hypocrites. ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar ajoute que les Compagnons étaient joyeux d’entendre cela et ont levé la tête. Abou Bakr a dit : « Ô homme ! (c’est-à-dire ‘Oumar) certainement le Messager d’Allah (s.a.w.) est mort. N’as-tu pas entendu qu’Allah a dit :
إِنَّكَ مَيِّتٌ وَإِنَّهُمْ مَيِّتُونَ
C’est-à-dire : « Tu vas mourir et eux aussi mourront. »
Et :
وَمَا جَعَلْنَا لِبَشَرٍ مِنْ قَبْلِكَ الْخُلْدَ
« Et Nous n’avons donné à aucun être humain l’immortalité avant toi. » (Le Saint Coran, chapitre 21, verset 34) ? »
Ensuite Abou Bakr est monté sur la chaire et a prononcé un discours.
Abou ‘Abdillah explique ce Hadith en ces termes : « Ceci est une grande preuve du courage d’Abou Bakr. L’apogée du courage est d’être persévérant lorsque frappe le malheur. À l’époque, il n’y avait pas de plus grand malheur pour les musulmans que la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cet incident a mis en exergue le courage et la connaissance d’Abou Bakr (r.a.).
Sa bravoure s’est exprimée lorsqu’il a fait preuve de patience face à ce malheur. Et son explication du verset du Saint Coran prouve également sa connaissance.
Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « Selon les livres de Hadiths et d’histoire, la mort du Prophète (s.a.w.) a eu un tel effet sur les Compagnons qu’ils en étaient terrifiés et certains d’entre eux avaient perdu la parole ; d’aucuns ne pouvaient plus marcher ; certains d’entre eux avaient perdu la raison, d’autres ne pouvaient pas contrôler leurs sens. D’aucuns ont été tellement affectés par ce traumatisme qu’ils en sont morts en quelques jours. Le choc d’Oumar était si important qu’il disait que c’étaient les hypocrites qui avaient annoncé la mort du Saint Prophète (s.a.w.). Son épée à la main, il annonçait : « Je tuerai celui qui dira que le Saint Prophète (s.a.w.) mort. [Dieu] l’a appelé comme Moïse. Il reviendra tout comme Moïse est revenu après quarante jours et il tuera ceux qui l’accusent et les hypocrites, et il les crucifiera ! » Et voyant la passion d’Oumar, aucun compagnon n’a eu le courage de rejeter ses propos. Vu sa passion certains étaient convaincus qu’il disait la vérité et que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’est pas mort ; leur visage a commencé à montrer des signes de bonheur. Soit ils étaient assis la tête inclinée, soit ils levaient joyeusement la tête. Voyant cette situation, des Compagnons prévoyants ont envoyé un compagnon pour demander à Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) de revenir rapidement : il était, en effet, parti vers un village après avoir constaté que la santé du Prophète (s.a.w.) s’était un peu amélioré et avec sa permission. En tout cas, il venait de partir quand Abou Bakr l’a rencontré. Dès qu’ils se sont vus les larmes sont montées dans les yeux de ce compagnon qui venait informer Abou Bakr (r.a.) et il n’a pu maîtriser ses émotions. Abou Bakr (r.a.) a compris ce qui se passait et a demandé à ce Compagnon si le Saint Prophète (s.a.w.) était mort. Il a répondu : «’Oumar dit qu’il décapitera quiconque dira que le Saint Prophète (s.a.w.) est mort. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a visité la maison du Saint Prophète. Il a enlevé le voile qui recouvrait le corps béni du Prophète (s.a.w.) et a découvert qu’il était en effet mort. Il a eu des larmes aux yeux en raison du départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).
Abou Bakr a embrassé le front du Prophète (s.a.w.) et a dit : « Par Allah ! Allah ne t’accordera pas deux morts. Ta mort a causé plus de tort au monde que la mort d’aucun autre prophète. Ta personne est au-dessus de toute description. Ta gloire est telle qu’aucune veillée mortuaire ne pourra atténuer le traumatisme de ta séparation. S’il était en notre pouvoir d’empêcher ta mort, nous donnerions tous notre vie. » En prononçant ces mots, il a remis le tissu sur son visage et s’est rendu à l’endroit où ‘Oumar avait formé un cercle de compagnons et leur a dit que le Saint Prophète (s.a.w.) n’était pas mort mais vivant. Arrivé là-bas, il a demandé à ‘Oumar de se taire pendant un moment. Mais il a refusé et a continué à parler. Alors, Abou Bakr s’est écarté et commença à dire aux gens que le Saint Prophète (s.a.w.) était en fait décédé. Les compagnons ont quitté ‘Oumar et se sont rassemblés autour de lui ; et finalement ‘Oumar a également dû l’écouter. Comme mentionné précédemment Abou Bakr a déclaré :
وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِنْ قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِنْ مَاتَ أَوْ قُتِلَ انْقَلَبْتُمْ عَلَى أَعْقَابِكُمْ وَمَنْ يَنْقَلِبْ عَلَى عَقِبَيْهِ فَلَنْ يَضُرَّ اللَّهَ شَيْئًا وَسَيَجْزِي اللَّهُ الشَّاكِرِينَ
إِنَّكَ مَيِّتٌ وَإِنَّهُمْ مَيِّتُونَ
یایھا الناس من کان یعبد محمدا فان محمد قد مات ومن کان یعبد اللہ فان اللہ حی لا یموت
« Et Muhammad n’est qu’un Messager. En vérité, (tous) les Messagers avant lui ont trépassé. Alors s’il mourait ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? » (3 : 145)
Ensuite : « Tu vas mourir et eux-aussi mourront. »
Puis : « Ô gens ! Celui qui adorait Muhammad (s.a.w.) qu’il sache que Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est mort ; et quiconque adorait Allah devrait se rappeler qu’Allah est vivant et qu’Il ne meurt pas.
Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) a récité les deux versets ci-dessus et a dit aux gens que le Messager d’Allah (s.a.w.) était mort, la vérité a été révélée aux compagnons et ils ont commencé à pleurer de manière incontrôlable. ‘Oumar (r.a.) lui-même a déclaré : « Lorsqu’Abou Bakr a prouvé sa mort, j’ai eu l’impression que ces deux versets avaient été révélés le jour même et je n’ai pas eu la force de me tenir sur mes genoux. J’ai trébuché et suis tombé au sol en état de choc. »
Le Mouslih Maw’oud (ra) évoque le premier consensus des musulmans à cet égard. Il déclare : « Tous les prophètes avant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sont morts, y compris le Messie (a.s.).
Quand les musulmans étaient terrassés par la douleur après la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’il leur était incapable d’endurer leur peine, meurtri, ‘Oumar (r.a.) a tiré son épée et a déclaré : « Si quelqu’un dit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est mort, je le décapiterai ! L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’est pas mort mais est allé à la rencontre de Dieu comme Moïse et ensuite il reviendra et tuera les hypocrites puis il mourra. »
Il croyait que tant que les hypocrites étaient présents le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne mourrait pas. Puisque les hypocrites étaient présents jusqu’à sa mort, il a cru qu’il n’était pas mort. Abou Bakr (r.a.), qui visitait un village à l’extérieur de Médine en ces instants, est revenu. Il s’est rendu chez le Saint Prophète. Il a vu la dépouille bénie du Saint Prophète et a su qu’il était réellement mort. Ensuite il est revenu en disant qu’Allah ne donnera pas deux morts au Saint Prophète. C’est-à-dire, une mort physique et l’autre mort spirituelle, de sorte qu’avec sa mort, les musulmans partent à la dérive. Ensuite il s’est rendu directement au rassemblement des Compagnons et dit aux gens : « Je souhaite prendre la parole. »
‘Oumar s’est tenu debout, l’épée à la main, avec l’intention de tuer celui qui annoncera la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Abou Bakr (r.a.) s’est levé et a dit aux compagnons : « Quiconque vénérait Muhammad, qu’il sache que celui-ci est mort. Quiconque vénérait Allah qu’il sache qu’Allah est vivant et ne meurt jamais. »
Ensuite il a récité ce verset du Saint Coran comme mentionné précédemment:
وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِنْ قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِنْ مَاتَ أَوْ قُتِلَ انْقَلَبْتُمْ عَلَى أَعْقَابِكُمْ وَمَنْ يَنْقَلِبْ عَلَى عَقِبَيْهِ فَلَنْ يَضُرَّ اللَّهَ شَيْئًا وَسَيَجْزِي اللَّهُ الشَّاكِرِينَ
« Et Muhammad n’est qu’un Messager. En vérité, (tous) les Messagers avant lui ont trépassé. Alors, s’il mourait ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? » (3 : 145)
‘Oumar déclare : « Ce verset du Coran cité par Abou Bakr m’a ouvert les yeux. C’était comme si ce verset venait d’être révélé. J’ai compris que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé : mes pieds ont tremblé et je suis tombé par terre. » Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « Ceci est l’unique consensus des Compagnons, car ils étaient tous présents. En fait, plus jamais les musulmans n’ont connu des moments pareils. Car il n’y a plus jamais eu de réunion pareille parmi les musulmans. Dans ce rassemblement, Abou Bakr (r.a.) a récité ce verset disant que Muhammad, l’Envoyé d’Allah (s.a.w), n’est qu’un messager, et tous les messagers d’Allah qui sont venus avant lui sont morts. Il n’est donc pas surprenant qu’il soit mort et que tous les compagnons aient été d’accord avec lui. »
Le Messie Promis (a.s.) évoque le même point en citant Abou Bakr (r.a.). Il déclare : « Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a été si bienveillant à l’égard de cette Oummah qu’on ne peut l’en remercier. S’il n’avait pas réuni tous les compagnons (qu’Allah soit content d’eux) dans la mosquée et n’avait pas cité ce verset rappelant que tous les prophètes sont morts, cette Oummah aurait été détruite. Car les oulémas fauteurs de trouble d’aujourd’hui affirment que les compagnons croyaient qu’Isa est vivant. Mais en citant ce verset, le grand Siddîq a créé un consensus parmi tous les compagnons notamment sur le fait que tous les prophètes précédents soient morts : voire des poèmes ont été écrits sur ce consensus. Puisse Dieu déverser des milliers de bénédictions sur l’âme d’Abou Bakr ! Il a sauvé toutes les âmes de la destruction ; tous les compagnons étaient également présents dans ce consensus. Pas un seul n’était d’avis contraire. Et ce fut le premier consensus des compagnons et ce fut une action qui mérite une grande reconnaissance. Il y a une similitude entre Abou Bakr et le Messie Promis (paix sur lui) : Dieu a fait la promesse au sujet de tous deux dans le Saint Coran, notamment qu’ils apparaîtront quand il y aura la crainte au sein de l’islam et que d’aucuns deviendront des apostats. Il en fut ainsi à l’époque d’Abou Bakr (r.a.) et à celle du Messie Promis (a.s.). Autrement dit, à l’époque de Abou Bakr (r.a.), après la mort du Saint Prophète (sws), une centaine d’Arabes ignorants étaient devenus apostats. Et il ne restait plus que deux mosquées dans lesquelles des prières étaient accomplies. Abou Bakr (r.a.) les a rétablis sur l’islam et de même à l’époque du Messie Promis, des millions de personnes ont apostasié de l’islam et sont devenues chrétiennes : ces deux conditions sont mentionnées dans le Saint Coran en guise de prophéties. »
Voici le récit des événements concernant le califat d’Abou Bakr (r.a.). Lorsque les Compagnons ont appris la mort du Prophète (s.a.w.), les Ansâr se sont réunis à la Saqifah des Banou Sa’idah. La question du Califat a été discutée lors de ce rassemblement. Les Ansâr se sont rassemblés autour du chef des Khazraj, Sa’d Ibn ‘Oubadah. Il était malade à cette époque. Il décrit en détail les sacrifices des Ansâr et leur service en faveur de l’islam et les a déclarés éligibles au Califat. Les Ansâr avaient jugé que Sa’d Ibn ‘Oubadah était le plus approprié à être choisi comme Calife. Mais les Ansâr ne lui avaient pas encore prêté allégeance quand un des leurs a demandé ce qui se passerait si les Mouhajirîn ne reconnaissaient pas leur califat. Sur ce, quelqu’un a suggéré qu’un homme devrait être élu calife parmi les Ansâr et un homme parmi les Mouhajirîn. Mais Sa’d Ibn ‘Oubadah a considéré cela comme une faiblesse des Banou Aws. Tandis que les Ansâr discutaient du califat à la Saqifah des Banou Sa’idah, ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.), Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrah et d’autres grands compagnons parlaient de la grande tragédie de la disparition du Saint Messager Muhammad (s.a.w.), dans la mosquée du Prophète. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.), ‘Ali et d’autres membres de l’Ahl Al-Bayt était occupés à organiser l’enterrement. Personne ne réfléchissait à propos du califat et ignorait que les Ansâr s’étaient réunis pour examiner la question et voulaient élire l’un des Ansâr comme Amir. Selon Al-Tabaqât Al-Koubra, ‘Oumar (r.a.) est parti voir Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrah et lui a demandé de d’étendre sa main pour qu’il puisse lui prêter allégeance, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait conféré le titre de l’Amîn de cet Oummah. Alors, Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrah a dit à ‘Oumar (r.a.) : « Depuis que vous avez accepté l’islam, je n’ai jamais vu une telle mégarde en vous jusqu’ici. Voulez-vous me jurer allégeance tandis que le Siddiq Abou Bakr (r.a.) est présent ? » Au cours de la même conversation, il a été informé du rassemblement des Ansâr. Sur ce, ‘Oumar a envoyé un message à Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) l’informant qu’il y avait urgence. Abou Bakr (r.a.) a refusé de sortir en disant qu’il était occupé par les préparatifs des funérailles. ‘Oumar a envoyé un autre message à ce sujet : « Votre présence est nécessaire pour une affaire urgente. » Abou Bakr (r.a.) est sorti et a demandé à ‘Oumar (r.a.) quelle est la chose la plus importante en ce moment que l’enterrement du Prophète (s.a.w.). ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Savez-vous que les Ansâr sont rassemblés à Saqifah Bani Sa’idah et ont l’intention d’élire Sa’d Ibn ‘Oubadah comme Calife. L’un d’eux a dit qu’il devrait y avoir un émir parmi les Ansâr et un émir parmi les Qouraychites. »
En entendant cela, Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.), accompagné d’Oumar (r.a.) et d’Abou Oubaydah, sont partis à la Saqifah Bani Sa’idah. Le débat était toujours en cours. Abou Bakr Al-Siddiq, ‘Oumar (r.a.) et Abou ‘Oubaydah sont allés s’asseoir entre eux.
Selon un récit, ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Nous sommes partis vers les Ansâr. Quand nous nous sommes rapprochés d’eux, nous avons rencontré Ou’aym Ibn Sa’idah et Nou’aym Ibn Adiyy, deux pieux individus parmi eux. Tous les deux les ont informés des intentions des Ansâr et ont ensuite demandé : « Où allez-vous ? » Nous avons répondu : « Nous partons voir nos frères Ansâr. » Ils ont tous deux déclaré : « Il n’est pas nécessaire de partir à leur rencontre. Vous devez décider vous-mêmes de l’affaire. »
Nous avons répondu : « Par Allah, nous irons vers eux ! »
‘Oumar (r.a.) déclare : « J’avais préparé un discours que je souhaitais présenter aux Ansâr. Mais quand j’ai voulu prendre la parole là-bas, Abou Bakr (r.a.) m’a retenu en disant : « Attends un peu. Je souhaite dire quelque chose. Tu pourras ensuite dire ce que tu souhaites. »
Ensuite Abou Bakr (r.a.) a pris la parole. Il a présenté tous les points que je souhaitais présenter ; au contraire il en a dit davantage.
Voici brièvement les propos d’Abou Bakr (r.a.). ‘Abdoullah Ibn ‘Abdir Rahman déclare : « Abou Bakr (r.a.) a commencé son discours. Après avoir loué Dieu, il a déclaré : « Certainement Allah a envoyé Muhammad (s.a.w.) comme prophète vers Sa création et comme le gardien de son Oummah, afin qu’il rende culte à Dieu et annonce Son unicité tandis qu’ils adoraient des idoles en dehors d’Allah. Et ils avaient l’habitude de dire qu’ils étaient leurs intercesseurs et leurs bienfaiteurs auprès d’Allah, tandis qu’ils étaient taillés dans la pierre et faits de bois. Ensuite, Abou Bakr a récité ce verset :
وَيَعْبُدُونَ مِنْ دُونِ اللَّهِ مَا لَا يَضُرُّهُمْ وَلَا يَنْفَعُهُمْ وَيَقُولُونَ هَؤُلَاءِ شُفَعَاؤُنَا عِنْدَ اللَّهِ
« Et ils adorent, à la place d’Allah, ce qui ne peut ni leur nuire, ni leur profiter ; et ils disent : « Ce sont là nos intercesseurs auprès d’Allah. » (Le Saint Coran, chapitre 10, verset 19)
مَا نَعْبُدُهُمْ إِلَّا لِيُقَرِّبُونَا إِلَى اللَّهِ زُلْفَى
« Nous ne les adorons que dans le but de nous rapprocher d’Allah et de nous amener à un lieu plus élevé de proximité. » (Le Saint Coran, chapitre 39, verset 04)
« Il était difficile pour les Arabes d’abandonner la religion de leurs ancêtres. » Après avoir récité ces versets, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Il est devenu difficile pour les Arabes d’abandonner la religion de leurs ancêtres. Ainsi, Allah a choisi les premiers parmi les Emigrants du peuple de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) pour qu’ils l’acceptent et croient en lui, pour dissiper sa tristesse et pour persévérer avec lui face à l’âpre persécution et le rejet de son peuple, tandis que tous s’étaient opposés à ses compagnons et les persécutaient. Or, en dépit de leur nombre infime et de la persécution de leur peuple, ces compagnons n’ont jamais pris peur. Ils étaient les premiers à adorer Dieu sur terre et à croire en Allah et en son Prophète. Et ils sont les amis et la famille du Prophète (s.a.w.) ; et ils sont les plus méritants de cette position parmi les gens après lui. Personne ne contestera cela, sauf l’oppresseur. Ô groupe d’Ansâr ! On ne peut nier votre vertu dans la religion et votre supériorité dans l’islam. Allah est satisfait de vous pour avoir été l’aide de la religion d’Allah et de Son Messager (s.a.w.). Il a également poussé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à migrer vers vous.
La plupart de ses épouses et de ses compagnons vivent avec vous. Après les premiers réfugiés, à nos yeux personne ne jouit de votre statut. Les Emirs seront des nôtres et vous serez les Vizirs. Vous serez consultés sur toutes les questions importantes. Nous ne déciderons d’aucune question importante sans vous. »
La Sirat Al-Halabiyyah mentionne en ces termes le discours prononcé par Abou Bakr (r.a.) à la Saqifah des Banou Sa’idah. Il a déclaré : « Pour ce qui est du califat, sachez que les Arabes n’accepteront personne d’autre [à ce poste] hormis un Qouraychite. Au regard de leur généalogie et de leur patrie, qui est La Mecque, les Qouraychites sont supérieurs et les meilleurs. Nous sommes liés à tous de par notre généalogie car il n’y a pas de tribu qui ne soit liée aux Qouraychites de quelque manière. Nous, les Mouhajirîn, sommes les premiers convertis à l’islam. Nous faisons partie du peuple du Saint Prophète (s.a.w.), de sa famille et de ses proches, nous sommes le peuple du Prophète (sa) et nous méritons le califat. »
En faisant mention de ces incidents, l’imam Ahmad Ibn Hanbal a mentionné dans son recueil, le Mousnad, le rôle d’Abou Bakr (ra), et a dit que lors du décès du Saint Prophète (sa), Abou Bakr (ra) avait prononcé un discours devant les musulmans, et avait annoncé son décès. Le rapporteur a relaté qu’après avoir fait son discours et annoncé le décès, Abou Bakr (ra) et ‘Oumar (ra) s’étaient précipités pour rejoindre la Saqifah des Banou Sa’idah. Là-bas, Abou Bakr fit un discours, citant tous les versets révélés à propos des Ansâr et toutes leurs excellences mentionnées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il dit : « Vous savez ce qu’a dit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Si les gens marchaient dans une vallée et les Ansâr dans une autre, j’aurais accompagné les Ansâr. »
Ensuite en s’adressant à Sa’d Ibn ‘Oubadah, Abou Bakr dit : « Tu étais présent lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Le Califat demeurera parmi les Qouraychites. » Les vertueux parmi les gens suivront les vertueux des Qouraychites. Les vicieux parmi les gens suivront les Qouraychites vicieux. »
Sa’d a répondu : « Vous dites la vérité. Nous sommes les vizirs et vous êtes les émirs. »
Je continuerai ces récits sur ce sujet la prochaine fois Insha Allah.
Je souhaite également vous sensibiliser sur le fait de faire des supplications au vu de la situation actuelle du monde, qui est devenue extrêmement dangereuse, et qui peut s’aggraver. Et si cette situation s’empire, un seul pays ne sera pas concerné [par cette guerre], mais de nombreux pays vont être pris dans l’engrenage, et les effets de ses conséquences effroyables perdureront pendant des générations. Qu’Allah permette à ces gens de reconnaître Son existence, et qu’Il leur permette de ne pas jouer avec des vies humaines pour l’assouvissement de leurs désirs mondains. Nous ne pouvons que prier et nous le faisons : nous ne pouvons qu’expliquer et nous le faisons, et nous le faisons depuis un moment. Ces jours-ci, les ahmadis doivent faire particulièrement beaucoup de supplications.
Qu’Allah préserve l’humanité des conséquences de cette guerre effroyable, et de la destruction dévastatrice qui peut avoir lieu et qui dépasse l’imagination humaine.
Après la prière, je dirigerai la prière funéraire, en l’absence du corps, du respecté Khushi Muhammad Shakir, qui était missionnaire. Il est décédé ces derniers jours à l’âge de 79 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah, il faisait partie du système d’Al-Wassiyat. L’Ahmadiyya a été introduit dans sa famille par l’intermédiaire de son grand-père, Maulvi Kareem Bakhsh, qui était un compagnon du Messie Promis (as). Il avait fait la Bai’ah en étant témoin du signe de la peste. De même, Haji Muhammad Abdullah, qui était le frère de Fazal Bibi, épouse de Kareem Baksh, avait également eu l’opportunité de prêter allégeance sur la main du Messie Promis (as). Le nom de Haji Muhammad Abdullah se trouve à la 23e place dans la liste des compagnons du Messie Promis (as) qui figure dans le volume VIII de l’Histoire de l’Ahmadiyya. Khushi Muhammad Shakir avait obtenu le brevet des collèges en 1969, et ensuite il a dédié sa vie en tant que Wâqif-e-Zindagi, et a rejoint la Jamia Ahmadiyya. En 1977, il a obtenu son diplôme de Shahid de la Jamia. En 1978, il a réussi l’examen de Fazil en arabe, et il a commencé à servir la communauté. En parallèle, en 1987, il a obtenu un Master en études islamiques. En plus de servir dans différentes villes du Pakistan, il a eu l’opportunité de servir en Guinée-Conakry. Il y a également obtenu un diplôme en langue française. Allah l’Exalté lui a accordé six fils, l’un de ses fils, Nasir Islam, est missionnaire et a l’opportunité de servir actuellement à Rabwah. De 1977 à 1991, il a eu l’opportunité de servir dans différentes villes du Pakistan, et de 1991 à 2007, il a eu l’opportunité de servir en Sierra Leone et en Guinée-Conakry. Quand il est retourné en 2008, il a eu la chance de servir dans différents départements des bureaux de l’Anjuman. Il a servi en tant que Responsable-adjoint local dans l’Islah-o-Irshad, ainsi qu’au sein de la Nizarat Amoor-e-Amaa. Lorsqu’il était en Afrique, par son intermédiaire, de nombreuses âmes pieuses ont eu l’opportunité de rejoindre l’Ahmadiyya, de nombreuses communautés ont été établies. C’était un missionnaire désintéressé et travailleur. Différentes personnes ont partagé ses anecdotes de prédication sur le terrain qui ravivent la foi, et montrent comment Allah l’aidait.
En juillet 1986, il avait également eu l’honneur d’avoir été emprisonné en raison de sa proclamation de la profession de foi.
Son épouse écrit : « Ma vie entière est témoin du fait qu’il n’a jamais manqué une prière, ni la prière de Tahajjoud. Lorsqu’il rentrait après une tournée de la communauté, en dépit de sa fatigue, il priait et essayait même de prier en congrégation. Lorsqu’il était très malade, au point où il lui était difficile de marcher, il se rendait quand même pour prier en congrégation. Il possédait de très nombreuses qualités. Il passait sa vie à s’acquitter de ses devoirs envers Allah et envers Ses créatures. Il marchait sur les voies subtiles de la Taqwa, il avait un amour profond et une obéissance inconditionnelle pour le Califat. C’était une personne humble et modeste ; il respectait les missionnaires et les tenants de poste dans la communauté. Il était bienveillant envers les enfants, il faisait preuve de compassion et de générosité, il s’occupait des pauvres ; c’était une personne sociable et il avait une passion particulière pour la prédication. Au cours de ses derniers jours, lorsque son état de santé s’était aggravé, il a été emmené régulièrement aux urgences pendant trois jours, trois nuits. Lorsqu’on le ramenait à la maison, il ne manquait jamais la prière de Tahajjoud. Un jour, il est rentré de l’hôpital, son état de santé étant un peu meilleur. Il a fait la prière de Fajr, il s’est préparé et s’est rendu au bureau. Lorsqu’on l’en empêchait, il répondait : « C’est le travail d’un Wâqif-e-Zindagi, ne m’empêchez pas de faire mon travail. » »
Son fils, Nasir Islam, missionnaire de la communauté, écrit : « Tant que je m’en souvienne je l’ai toujours vu offrir la prière de Tahajjoud, et je l’ai vu faire preuve d’une obéissance parfaite. Il faisait preuve de cette obéissance à l’égard de tous les responsables de la communauté, qu’ils soient de grands responsables ou pas. Il offrait la Sadaqah quotidiennement et aidait régulièrement les nécessiteux. Il le faisait quotidiennement. C’était une personne très sociable, il avait une grande passion pour le Tabligh. » Il ajoute : « Lorsqu’il se rendait pour la prière, lorsqu’il en revenait, ou lorsqu’il faisait sa promenade matinale, au cours de ses voyages en Afrique, lorsqu’il était assis dans un restaurant et qu’il y mangeait, ou lorsqu’il patientait dans les salles d’attente, il transmettait le message à tout le monde, même aux policiers et aux officiers militaires. Il le transmettait à toutes les personnes qu’il rencontrait : il ne laissait passer échapper aucune opportunité de le faire. Lorsqu’il voyait une personne, on se disait que : « Papa a vu cette personne, elle ne pourra lui échapper, il ne la laissera partir qu’après lui avoir transmis le message. » » Son fils ajoute : « Mon père m’a relaté qu’il rencontrait de nombreuses difficultés lorsqu’il faisait le Tabligh en Afrique, il a beaucoup prié, et offert la prière de Tahajjoud. Au cours d’une prosternation il a entendu : « L’échec ne fait pas partie de mon vocabulaire. » Il ajoute : « Le lendemain, l’obstacle qui entravait le Tabligh a été enlevé. »
De nombreuses personnes m’ont relaté des récits le concernant, et toutes les personnes ont écrit que c’était une personne sociable, humble, qu’il faisait beaucoup de supplications, qu’il avait une relation solide avec le Califat, et avait une confiance absolue en Allah. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, qu’Il exalte son rang, et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses nobles actions.
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)