Dans son sermon du 04 février 2022, Sa Sainteté le Calife a évoqué les expéditions dans lesquelles Abou Bakr (r.a.) avait participé.
Sermon du vendredi 04 février 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
Ces jours-ci je mentionne Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). J’avais évoqué certaines Ghazwât (expéditions militaires) [dans lesquelles il avait participé]. La Ghazwah contre les Banou Qouraydha en était une. Al-Waqidi a mentionné les noms de ceux qui ont participé à cette Ghazwah contre les Banou Qouraydha : selon lui, Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) et Talhah Ibn ‘Oubaydillah y représentaient les Banou Taym. ‘Abdour Rahman Ibn Ghanam relate : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu chez les Banou Qouraydha, Abou Bakr et ‘Oumar lui ont dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Si les gens vous voient dans des vêtements d’apparat, ils seront plus enclins à accepter l’islam. Ainsi portez le vêtement que Sa’d Ibn ‘Oubadah vous a offert. Portez-le afin que les polythéistes puissent vous voir dans de beaux vêtements. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Je le ferai. Par Allah ! Si vous êtes tous deux d’accord sur un point me concernant, je ne m’opposerai pas à votre conseil. Selon mon Seigneur, vos exemples ressemblent à ceux de Gabriel et de Michael parmi les anges. En ce qui concerne Ibn Al-Khattab, son exemple ressemble à celui de Gabriel parmi les anges. Allah a détruit toutes les nations à travers Gabriel ; et son exemple parmi les prophètes est celui de Noé quand il a dit :
رَبِّ لَا تَذَرْ عَلَى الْأَرْضِ مِنَ الْكَافِرِينَ دَيَّارًا
« Mon Seigneur, ne laisse sur la terre aucun habitant qui soit au nombre des mécréants. » (71 : 26)
Et l’exemple d’Ibn Abi Qouhafa, c’est-à-dire Abou Bakr, est comme celui de Michael parmi les anges, quand il demande pardon pour ceux qui sont sur la terre. Son exemple parmi les prophètes est comme celui d’Abraham quand il a dit :
مَنْ تَبِعَنِي فَإِنَّهُ مِنِّي وَمَنْ عَصَانِي فَإِنَّكَ غَفُورٌ رَحِيمٌ
« Quiconque me suit est assurément avec moi ; et quiconque me désobéit – Tu es assurément Très-Pardonnant, Miséricordieux. » (14 : 17)
L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Si vous êtes tous les deux d’accord sur un point me concernant, je ne m’opposerai pas à votre conseil. Mais vous présentez une variété de conseils à l’instar de Gabriel et de Michael, de Noé et d’Abraham. »
Voici un récit [des événements] quand le Saint Prophète (s.a.w) a assiégé les Banou Qouraydha. ‘Aïcha bint Sa’d a rapporté que son père a déclaré : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a dit : « Ô Sa’d, vas-y et tire sur ces gens. » Je suis parti si loin que mes flèches les atteignaient et j’avais plus de cinquante flèches que nous avons tirées en quelques instants. Nos flèches étaient comme des sauterelles. L’ennemi est entré [à l’intérieur de ses forts] et aucun d’entre eux n’a jeté un coup d’œil à l’extérieur. Nous avions peur d’épuiser toutes nos flèches. Ainsi nous envoyions certaines flèches et en préservions certaines. »
Ka’b Ibn ‘Al-Mouzani était également l’un des archers. Il déclare : « J’ai épuisé toutes les flèches que j’avais dans mon carquois ce jour-là. Quand une partie de la nuit s’est écoulée nous avons cessé de leur envoyer nos flèches. » Il ajoute : « Nous avions tiré nos flèches et le Messager d’Allah (paix soit sur lui) était monté sur son cheval. Il était armé et les cavaliers étaient autour de lui. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous l’a ordonné nous sommes retournés chez nous et avons passé la nuit. Notre nourriture était les dattes envoyées par Sa’d Ibn ‘Oubadah : elles étaient très nombreuses. Nous avons passé la nuit à manger de ces dattes. Nous avons vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr et ‘Oumar manger des dattes. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) disait : « Les dattes sont de bons aliments. »
Quand Sa’d Ibn Mou’adh a pris une décision concernant les Banou Qouraydha, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a loué et a dit : « Tu as pris une décision selon le commandement d’Allah. » Sur ce, Sa’d a prié : « Ô Allah, si tu as décrété une autre bataille entre les Qouraychites et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), alors garde-moi en vie. Si la guerre entre l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et les Qouraychites est terminée, laisse-moi mourir. » ‘Aïcha (r.a) raconte que sa blessure qui été guérie s’est rouverte. Il ne restait qu’une petite marque de cette blessure. Il est retourné dans sa tente que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait mise en place pour lui. ‘Aïcha (r.a.) rapporte que le Messager d’Allah (s.a.w), Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) sont partis le voir. Elle déclare : « Je jure par celui Qui détient la vie de Mohammad (s.a.w.) entre ses mains ! Je pouvais distinguer les pleurs d’Oumar de ceux d’Abou Bakr tandis que j’étais dans ma chambre. »
En d’autres termes, ils pleuraient tous les deux lorsque Sa’d était à l’agonie. « J’étais dans ma chambre et ils étaient exactement comme Allah l’a déclaré : « Rouhama’ou Baynahoum », c’est-à-dire qu’ils s’aiment tendrement. »
Voici les récits sur le traité de Houdaybiyyah. J’en ai fait mention dans les précédents sermons, notamment que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait vu en rêve qu’il faisait le tour de la Maison d’Allah avec ses compagnons. Sur la base de ce rêve, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a quitté Médine avec un groupe de quatorze cents compagnons au début du mois Dhou’l-Qa’dah par un lundi matin au début de l’an six de l’Hégire pour accomplir la ‘Oumrah. Lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a appris que les mécréants de La Mecque s’étaient préparés à l’empêcher d’entrer à La Mecque, il a demandé l’avis de ses compagnons. Abou Bakr a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Nous sommes venus que pour la ‘Oumrah. Nous ne sommes pas venus combattre qui que ce soit. » Mon opinion est que nous devrions aller jusqu’à notre destination. Si quelqu’un essaie de nous empêcher d’entrer dans l’enceinte de la Ka’bah, nous le combattrons. »
Les Qouraychites ont envoyé une série de délégations à l’occasion du traité de paix de Houdaybiyyah. ‘Ourwah est venu à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et s’est adressé à lui en disant : « Dis-moi, Muhammad (paix soit sur lui) ! Si tu as anéanti ton peuple, as-tu entendu parler d’un Arabe qui a détruit son propre peuple avant toi ? Et si les Qouraychites remportent la victoire, alors par Allah, je vois les visages de tes compagnons qui se sont rassemblés ici et là : ils s’enfuiront et t’abandonneront ! »
En entendant cela, Abou Bakr a répliqué durement à ‘Ourwa Ibn Mas’oud : « Va embrasser ton idole Lât ! » C’est-à-dire : « Va l’adorer ! » ‘Ourwah a demandé : « Qui est-ce ? » Les gens ont répondu : « Abou Bakr ! » ‘Ourwah a déclaré : « Écoute ! Je jure par Celui qui détient mon âme ! Si tu ne m’avais pas fait une faveur que je ne t’ai pas encore rendue, je t’aurais répondu. » La faveur d’Abou Bakr (r.a.) était qu’Ourwa devait une compensation et Abou Bakr (r.a.) l’avait aidé avec dix chamelles pleines. En tout cas, ‘Ourwah a dit cela et a commencé à parler au Saint Prophète (s.a.w.).
Les Qouraychites concluaient un accord avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) à l’occasion du traité de paix Hodaybiyyah. ‘Oumar Ibn Al-Khattab a déclaré : « Je suis allé voir l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et je lui ai dit : « N’êtes-vous pas le Prophète d’Allah ? » Il a dit : « Certainement. » J’ai dit : « N’avons-nous pas raison et notre ennemi n’a-t-il pas tort ? » Il a dit : « Certainement. » J’ai demandé : « Pourquoi acceptons-nous des conditions humiliantes concernant notre religion ? » Il a dit : « Je suis le Messager d’Allah, et je ne Lui désobéirai pas. Il m’aidera. » C’est-à-dire que si j’accepte ces conditions, ce n’est pas une désobéissance aux commandements d’Allah. » Il a dit : « Il m’aidera. » ‘Oumar a déclaré : « N’aviez-vous pas dit que nous visiterions bientôt à la Maison de Dieu et que nous en ferions le tour ? » « En effet, je l’ai dit. Mais est-ce que j’avais dit que nous visiterions la maison de Dieu cette année-ci ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Non. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Nous visiterons certainement la maison de Dieu et nous en ferons le tour. » ‘Oumar (r.a.) déclare : « En entendant cela, je suis venu voir Abou Bakr et j’ai dit : « Abou Bakr ! N’est-il pas vraiment le Prophète d’Allah ? » Il a répondu : « Certainement ! » J’ai dit : « Ne sommes-nous pas du bon côté et notre ennemi du mauvais côté ? » Il a répondu : « Oui ! Certainement ! » J’ai dit : « Pourquoi alors devrions-nous accepter ces conditions humiliantes eu égard à notre religion ? »
Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô homme de Dieu ! Il est en effet le Messager d’Allah. Le Messager ne désobéit pas à son Seigneur. Allah l’aidera sûrement ! »
Abou Bakr a répété presque les mêmes paroles énoncées par le Saint Prophète. Abou Bakr (r.a.) a dit à ‘Oumar (as) : « Tiens ferme à l’accord qu’il a conclu. Par Allah ! Il a certainement raison. » ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Ne disait-il pas que nous visiterions certainement la Maison d’Allah et que nous en ferions le tour ? » Abou Bakr (r.a.) de répondre : « Certes. Mais avait-il dit que nous la visiterions cette année-ci et en ferions le tour ? » ‘Oumar a répondu : « Non. Il n’a pas dit cela. » Abou Bakr lui a dit : « Certainement vous visiterez la Ka’bah et en ferez le Tawâf. »
Al-Zouhri a déclaré qu’Oumar avait l’habitude de dire : « J’avais fait beaucoup de bonnes actions en guise d’expiation à cause de cette erreur. »
C’est un récit tiré d’Al-Boukhari.
Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb explique ceci concernant le traité de Houdaybiyyah : « ‘Ourwah s’est présenté au Saint Prophète (s.a.w.) et a commencé à avoir une discussion avec lui. Le Saint Prophète (s.a.w.) a réitéré les mêmes propos qu’il avait précédemment énoncés devant Boudayl Ibn Warqâ. En principe, ‘Ourwah était d’accord avec le point de vue du Saint Prophète (s.a.w.), mais afin de remplir son devoir d’ambassadeur des Qouraychites et afin d’obtenir autant de droits que possible en faveur de ces derniers, il a commencé à dire : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Si dans cette bataille, vous avez anéanti votre peuple, avez-vous déjà entendu le nom d’un homme parmi les Arabes qui a commis une telle cruauté avant vous ? Si toutefois, les choses vont dans l’autre sens, c’est-à-dire que les Qouraychites ont le dessus, par Dieu, je vois de tels visages autour de vous qui ne tarderont pas à fuir. Tous vous abandonneront ! » En entendant cela, Abou Bakr, qui était assis à côté du Saint Prophète, devint furieux et dit : « Vas embrasser Lât, ton idole ! Allons-nous abandonner le Messager de Dieu ? » Lât était une idole très connue des Banou Thaqîf. Abou Bakr souhaitait dire : « Vous êtes des idolâtres et nous adorons un seul Dieu. Est-il possible que vous fassiez preuve de constance pour la cause de vos idoles et que nous, qui croyons en Dieu, abandonnions le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? »
‘Ourwah a demandé, tout colérique : « Qui est cette personne qui m’interrompt ? » Les gens ont dit : « C’est Abou Bakr ! » En entendant le nom d’Abou Bakr, ‘Ourwah a baissé les yeux par honte et a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Par Dieu ! Si tu ne m’avais pas accordé une grande faveur… » En effet Abou Bakr (r.a.) avait aidé ‘Ourwah en payant sa dette. ‘Ourwah a ajouté : «… par Allah ! Je t’aurais sûrement répondu. »
Selon un récit d’Al-Boukhari, quand les Qouraychites concluaient un accord avec le Saint Prophète (s.a.w.) à Houdaybiyyah et que les conditions avaient été acceptées, Abou Jandal, qui était le fils de Souhail Ibn ‘Amr, est venu, titubant dans ses chaînes. Souhail Ibn ‘Amr, qui était venu de La Mecque en tant qu’ambassadeur, a exigé son retour. Le Prophète (s.a.w.) l’a renvoyé aux Qouraychites. Les détails de cet incident ont été rapportés par Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib. Il mentionne également l’incident d’Oumar et sa discussion avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) notamment : « Si vous êtes le vrai prophète d’Allah, pourquoi alors accepter des conditions aussi humiliantes ? » En tout cas, selon les détails, Abou Jandal avait été maltraité. ‘Oumar (r.a.) avait pris la parole.
Les musulmans étaient témoins de cette scène et dans leur indignation religieuse, leurs yeux s’étaient remplis de rage ; mais par respect, ils sont restés silencieux devant le Saint Prophète (s.a.w.). ‘Oumar (r.a.) n’en pouvait plus. Il s’est rapproché du Saint Prophète (s.a.w.) et lui a demandé d’une voix tremblante : « N’êtes-vous pas le messager véridique d’Allah ? Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Oui, en effet, je le suis. » ‘Oumar a déclaré : « Ne suivons-nous pas la vérité et notre ennemi le mensonge ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Oui, il en est bien ainsi. » ‘Oumar a déclaré : « Pourquoi donc devrions-nous endurer cette humiliation concernant notre vraie religion ? » En voyant cet état d’Oumar (r.a.), le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Ô ‘Oumar ! Je suis le Messager de Dieu. Je comprends la volonté de Dieu et je ne peux pas agir contre elle ; et c’est Lui Qui sera mon aide. »
Mais l’indignation dans l’humeur d’Oumar (r.a.) grandissait à chaque instant. Il a dit : « N’aviez-vous pas dit que nous ferions le Tawâf autour de la Ka’bah ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Oui, en effet, mais avais-je aussi dit que ce Tawâf aurait lieu cette année-ci ? » ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Non, vous ne l’aviez pas dit. »
Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Alors, sois patient. Si Dieu le veut, vous entrerez en effet à La Mecque et accomplirez le Tawâf de la Ka’bah. »
Cependant, en raison de ses émotions, ‘Oumar (r.a.) n’était pas satisfait. Néanmoins, en raison du respect qu’inspirait le Saint Prophète (s.a.w.), ‘Oumar (r.a.) est parti voir Abou Bakr (r.a.). Tout ému, il lui a posé les mêmes questions et Abou Bakr (r.a.) a offert la même réponse, à la manière du Saint Prophète (s.a.w.). Cependant, Abou Bakr (r.a.) lui a également conseillé : « Ô ‘Oumar ! Maitrise-toi ! Ne laisse pas ton emprise se desserrer de la corde du Messager d’Allah. Par Dieu, cet homme, dans la main duquel nous avons donné les nôtres, est sans aucun doute véridique. »
‘Oumar (r.a.) disait que sous le coup de l’émotion il avait dit de telles choses à l’époque, mais que plus tard, il avait eu beaucoup de remords. De plus, afin d’effacer les effets de cette faiblesse, il accomplit de nombreux actes volontaires en guise d’expiation. En d’autres termes, il a fait de l’aumône, il a jeûné et offert des Salats volontaires et a même libéré de nombreux esclaves, afin d’effacer la tache de cette faiblesse.
Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate ceci à propos du traité de Houdaybiyyah : « Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu à la Ka’bah pour le Tawâf, les mécréants de La Mecque, en apprenant la nouvelle, lui ont envoyé un de leurs chefs pour lui demander de ne pas accomplir le Tawâf cette année-là. Le chef est venu à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a commencé à parler. Tout en parlant, il a touché sa barbe bénie, lui demandant de ne pas effectuer le Tawâf cette fois et de le reporter pour l’année prochaine. »
Le Mouslih Maw’oud (r.a.) dit : « Il est de coutume chez les peuples d’Asie que lorsqu’ils veulent parler à quelqu’un, ils touchent la barbe d’un autre en guise de requête ou touchent leur barbe et disent : « Je suis un aîné et un chef. Acceptez ma requête. »
Ainsi ce chef a posé sa main sur la barbe du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en guise de prière. En voyant cela, l’un des compagnons s’est avancé, et a touché le chef avec le manche de son épée en disant : « Retire tes mains impures ! » Le chef, reconnaissant celui qui avait touché l’épée, a déclaré : « Tu es celui à qui j’ai accordé telle ou telle faveur un jour. » En entendant cela, ce compagnon s’est tu et s’est retiré. Le chef a touché encore une fois la barbe du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en guise de prière.
Les compagnons étaient très en colère en raison de son action. « Mais, disent-ils, il n’y avait personne des nôtres qui n’avait pas reçu quelque faveur de la part de ce chef. En ces instants-là, notre cœur souhaitait qu’il y ait parmi nous une personne qui n’était pas l’obligé de ce chef. Entre-temps, un homme parmi nous s’est avancé qui était en armure de la tête jusqu’aux pieds. Avec un grand enthousiasme, il s’est adressé au chef et lui a dit : « Retirez votre main impure ! » Il s’agissait d’Abou Bakr. » Lorsque le chef l’a reconnu, il a dit : « Oui, je ne peux rien te dire car je ne t’ai accordé aucune faveur. »
Ceci est tiré de l’ouvrage Sirat Khatam-Un-Nabiyyine : au cours du mois de Dhou’l-Qa’dah en l’an 6 de l’Hégire à l’occasion du traité de Houdaybiyyah, deux copies de cet accord ont été produites. Et de nombreux dignitaires l’ont signé en guise de témoins des deux côtés.
Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.), ‘Outhman, ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf, Sa’d Ibn Abi Waqqas et Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrah avaient signé du côté des musulmans.
Abou Bakr (r.a.) avait l’habitude de dire qu’il n’y a pas de plus grande victoire dans l’islam que le traité de Houdaybiyyah.
Voici les récits de l’expédition d’Abou Bakr (r.a.) chez les Banou Fazarah. Cette expédition a eu lieu en l’an 6 de l’Hégire. Les Banou Fazarah vivaient dans le Nejd et dans la vallée d’al-Qoura. Selon Al-Tabaqât Al-Koubra et la Sîrah d’Ibn Hicham, cette expédition a eu lieu sous le commandement de Zayd Ibn Harithah. Mais selon les hadiths du Sahih Mouslim et du Sounan Abi Dawoud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait nommé Abou Bakr (r.a.) commandant de cette armée. Selon le récit du Sahih Mouslim, Iyas Ibn Sarma raconte : « Mon père m’a raconté qu’ils s’étaient battus contre la tribu de Fazarah et que leur émir était Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’avait nommé comme notre émir. »
Hazrat Mirza Bashir Ahmad (r.a.) a évoqué cette expédition en ces termes : « Le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé une armée de compagnons vers les Banou Fazarah sous le commandement d’Abou Bakr. À cette époque, cette tribu était en guerre contre les musulmans. Salmah Ibn Akwa, un célèbre archer et coureur émérite faisait également partie de cette armée. Salmah Ibn Akwa raconte : « Nous sommes arrivés tout près de cette tribu à l’heure de la Salât du matin. Quand ils ont terminé la Salât, Abou Bakr a donné l’ordre d’attaquer. Au cours du combat, la tribu de Fazarah s’était approchée de leur puits d’eau. Beaucoup d’idolâtres ont été tués, après quoi ils se sont enfuis du champ de bataille et les musulmans ont emprisonné beaucoup d’hommes. Parmi ceux qui ont fui, il y avait un groupe de femmes et d’enfants, qui se dirigeaient rapidement vers une montagne voisine. J’ai commencé à tirer des flèches entre la montagne et eux, sur quoi ce groupe a pris peur et s’est arrêté et nous les avons emprisonnés. Parmi ces prisonniers se trouvait une femme âgée qui s’était couverte d’un manteau de peau rouge. Elle avait aussi une belle fille avec elle. J’ai pris toutes ces personnes et les ont présentées à Abou Bakr, qui m’a confié cette jeune fille. Lorsque plus tard nous sommes arrivés à Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a pris cette fille et l’a envoyée à La Mecque en échange de la liberté de quelques prisonniers musulmans qui avaient été détenus par les habitants de La Mecque. »
Voici les récits à propos de la bataille de Khaybar. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti pour Khaybar au cours du mois de Mouharram en l’an 7 de l’Hégire. Khaybar est une oasis située à cent quatre-vingt quatre kilomètres au nord de Médine. Il s’y trouve une chaîne de rochers volcaniques. Il s’y trouvait de nombreuses forteresses juives, dont certaines sont encore présentes. Ces forts ont été conquis par les musulmans lors de la bataille de Khaybar. La région étant très fertile, c’était le plus grand centre juif. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a nommé Saba ibn ‘Ourfat al-Ghifari comme son suppléant à Médine. Le siège des forts de Khaybar a duré plus de dix nuits. Bouraydah (r.a.) a raconté que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) souffrait de migraine et qu’il n’est pas sorti pendant un ou deux jours. Donc, quand il est arrivé à Khaybar, à cause de la migraine il n’était pas sorti à la rencontre des gens.
Le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) vers les forts de Katiba. Ils ont brandi le drapeau du Saint Prophète (s.a.w.) et ont férocement combattu l’ennemi. Ils sont retournés sans avoir obtenu la victoire, bien qu’ils s’étaient durement battus. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait ensuite envoyé ‘Oumar (r.a.) ; celui-ci avait également brandi son drapeau et avait durement combattu l’ennemi. Ce combat était plus dur que le premier, mais il est également retourné sans être victorieux. Selon la majorité des livres d’histoire et de biographie, il est dit qu’Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) ont été nommés l’un après l’autre à la tête des troupes, mais ils n’ont pas pu conquérir les forts. Cependant, nos chercheurs m’ont écrit que dans le livre Sayyidina Sadiq Akbar, qui a été publié à Lahore en février 2010, l’auteur a écrit que ce fort a été conquis par Abou Bakr (r.a.), mais il n’a pas donné de référence. L’auteur a écrit qu’Abou Bakr (r.a.) a été envoyé à la tête d’une armée pour la conquête d’un fort et il l’avait conquis. ‘Oumar (r.a.) a été envoyé pour la conquête d’un autre fort, et il l’avait également conquis. La mission de la conquête du troisième fort a été confiée à Muhammad Ibn Maslamah, mais il a échoué. Le Saint Prophète (s.a.w.) a donc déclaré : « Demain matin, je nommerai une personne à la tête de l’armée à qui je donnerai l’étendard. Il est un grand ami de Dieu et de Son Prophète, et le fort sera conquis de ses mains. Ainsi, il a confié l’étendard à ‘Ali (r.a.) qui avait conquis le fort de Qamous.
Al-Waqidi a rapporté un récit au sujet de la bataille de Khaybar que je mentionne car on lit ses livres. Mais cela ne veut pas dire que celui-ci est exact à 100 %. Il a écrit : « À l’occasion de la bataille de Khaybar, l’un des compagnons du Saint Prophète (s.a.w.), du nom de Habbab Ibn Mounzir, lui a dit : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.), les Juifs tiennent à leurs dattiers bien plus qu’à leurs enfants. Abattez leurs dattiers. » Sur ce le Saint Prophète (s.a.w.) avait ordonné d’abattre leurs dattiers, et les musulmans avaient commencé à les abattre rapidement. » Ce qui a été mentionné jusqu’ici ne peut être accepté entièrement, la partie suivante semble quant à elle exacte. Il ajoute : « Abou Bakr (r.a.) est venu auprès du Saint Prophète (s.a.w.) et lui a dit : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.), certainement Allah le Très-Haut vous a promis Khaybar. Il accomplira la promesse qu’Il vous a faite. N’abattez pas les dattiers. » Sur ce le Saint Prophète (s.a.w.) avait interdit d’abattre ces dattiers. Son héraut a annoncé qu’il était interdit de les abattre.
Lorsqu’Allah l’Exalté a accordé la victoire au Saint Prophète (s.a.w.) à Khaybar, il a réparti une vallée spéciale qui s’appelait Katiba entre ses proches, les femmes de sa famille, et parmi les hommes et femmes musulmans. A cette occasion, en plus de ses proches, il avait également accordé cent Wasaqs de céréales, ainsi que des dattes à Abou Bakr (r.a.). Un Wasaq équivaut à soixante Sa’(une unité de mesure) : un Sa’équivaut à environ 2,5 kilos. Ainsi Abou Bakr (r.a.) a reçu environ 375 Mans (une mesure du sous-continent indien : environ 13 500 kilos) de céréales.
Voici le récit de l’expédition d’Abou Bakr dans le Nejd. Le Nejd est une région semi-désertique mais luxuriante avec de nombreuses vallées et montagnes, qui s’étendent du Yémen au sud jusqu’au désert de la Syrie et l’Iraq. À l’ouest se trouve le désert du Hijaz ; cette zone se situe à 1200 mètres altitude. En raison de son altitude, elle est appelée « Nejd ». Lorsque les Banou Kilab se sont rassemblés à Nejd contre les musulmans, le Saint Prophète (s.a.w.) y avait envoyé Abou Bakr Siddiq (r.a.) pour les soumettre. Cette expédition a eu lieu au cours du mois de Cha’ban en l’an sept de l’Hégire.
Salma Ibn Akwa relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé Abou Bakr et l’avait nommé notre émir.
Abou Soufyan est retourné à La Mecque après le traité de paix de Houdaybiyyah. Il est écrit à ce propos qu’en violation du traité de paix Houdaybiyyah, les Banou Bakr, un allié des Qouraychites, a attaqué les Banou Khouza’ah, un allié des musulmans, et les Qouraychites ont aidé les Banou Bakr avec des armes et de la cavalerie. Ils n’ont pas respecté ce traité. Ils ont dit avec arrogance : « Nous n’acceptons aucun accord. » Par la suite, Abou Soufyan s’est rendu à Médine et a demandé le renouvellement du traité de Houdaybiyyah. Il est parti voir le Messager d’Allah, mais celui-ci ne lui a pas répondu. Ensuite, il est parti voir Abou Bakr et lui a demandé de parler au Messager d’Allah (s.a.w.). Mais il a répondu : « Je ne ferai pas cela. » Puis, comme il a été dit à propos d’Oumar, Abou Soufyan est parti à sa rencontre et il a également refusé [d’intercéder en sa faveur]. Ainsi, il est rentré sans succès.
Voici le récit de la conquête de La Mecque. Cette bataille est aussi appelée la Bataille de la Grande Conquête. La bataille de La Mecque a eu lieu au cours du Ramadan de l’an 8 de l’Hégire. Le recueil d’histoire d’Al-Tabari déclare que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné aux gens de se préparer pour le voyage. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé aux membres de sa famille de préparer ses affaires. Abou Bakr (r.a.) s’est rendu chez sa fille, ‘Aïcha, tandis qu’elle préparait les affaires du Saint Prophète. Abou Bakr a demandé : « Ô ma fille ! L’Envoyé d’Allah (s.a.w) t’a-t-il demandée de lui préparer ses affaires ? » Elle a répondu « Oui ». Abou Bakr a demandé : « Où crois-tu que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a l’intention de partir ? » ‘Aïcha de répondre : « Je l’ignore. »
Plus tard, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit aux gens qu’il était en route pour La Mecque et il leur a ordonné de prendre des dispositions et de se préparer immédiatement ; et il a prié : « Ô Allah ! Retiens les espions des Qouraychites et leurs informateurs jusqu’à ce que nous les trouvions soudainement dans leur région. » Les gens ont commencé à se préparer.
La Sîrah Al-Halabiyyah explique que lorsqu’Abou Bakr (r.a.) s’informait auprès d’Aïcha (r.a.), le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé sur les lieux. Abou Bakr (r.a.) lui a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Avez-vous l’intention de partir en voyage ? » Il a répondu : « Oui. » Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Dois-je aussi m’y préparer ? » Il a dit : « Oui. »
Abou Bakr s’est enquis : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Où avez-vous l’intention de partir ? » Il a répondu : « Pour combattre les Qouraychites. Mais ne le dis à personne. »
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné aux gens de se préparer, mais il les a tenus dans l’ignorance de l’endroit où il avait l’intention de se rendre. Abou Bakr (r.a.) lui a demandé : « Ô Messager d’Allah ! L’accord de paix entre nous et les Qouraychites n’est-il pas encore valable ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Oui. Mais ils ont été coupables de trahison et ont rompu l’accord. Toutefois, ne dévoile pas ce que je t’ai dit. »
Selon un récit, Abou Bakr lui a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Avez-vous l’intention de partir quelque part ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Oui ». Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Peut-être avez-vous l’intention de partir vers les Byzantins. » Il a répondu : « Non. » Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Avez-vous l’intention de vous rendre vers le Nejd ? » Il a répondu négativement. Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Peut-être envisagez-vous de combattre les Qouraychites. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Oui. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Il y a encore une période de paix entre vous et eux. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Ne sais-tu pas ce qu’ils ont fait aux Banou Ka’b (c’est à dire les Banou Khouza’ah ? Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a alors envoyé des messages aux musulmans des campagnes et ceux des alentours, leur disant que quiconque croit en Allah et au Jour de la Résurrection devait venir à Médine au mois de Ramadan. Ainsi, selon l’annonce du Saint Prophète, les tribus arabes ont commencé à venir à Médine. Parmi ces tribus figuraient les Banou Aslam, les Banou Ghifar, les Banou Mouzayna, les Banou Ashja’et les Banou Jouhayna. En ces instants le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié : « Ô Allah, retiens les informateurs et les espions des Qouraychites jusqu’à ce que nous les rencontrions soudainement dans leurs régions. »
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a mis en place des équipes de surveillance sur toutes les routes afin d’être au courant [des mouvements] de tous ceux qui allaient et qui venaient. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a demandé d’arrêter tout étranger qui passait par là afin que les Qouraychites ne soient pas au courant de la préparation des musulmans.
Expliquant les détails de cet incident, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait dit à l’une de ses épouses de préparer ses bagages. Elle a commencé à les préparer. Il a dit à ‘Aïcha : « Prépare de l’orge ou des céréales grillées pour moi (soit le type de nourriture disponible à l’époque). Ainsi donc, elle a commencé à tamiser la poussière ou la saleté des graines. Quand Abou Bakr est venu voir sa fille et a vu tous ces préparatifs, il lui a demandé ce qui se passait et si l’Envoyé d’Allah (s.a.w) se préparait pour un voyage. Elle a répondu qu’on dirait qu’il se préparait pour un voyage car il lui avait parlé à ce propos.
Abou Bakr a demandé s’il avait l’intention de livrer bataille. Elle a répondu qu’elle n’en savait rien. « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait dit : « Préparez mes bagages pour le voyage », et nous le faisons. »
Après deux ou trois jours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) appela Abou Bakr et ‘Oumar et dit : « Ecoutez ! Vous savez que les gens des Khouza’a étaient venus et m’ont parlé d’un incident à propos duquel Dieu m’avait déjà informé. Les habitants de La Mecque ont été coupables de trahison tandis que nous avions conclu un accord avec eux. Ce sera contraire à la foi que nous ayons peur et que nous ne soyons pas prêts à affronter la bravoure et la force des habitants de La Mecque. Nous devons y aller. Quelle est votre opinion à ce propos ? »
Abou Bakr a déclaré : « Ô Messager d’Allah, vous avez passé un accord avec eux et ils appartiennent à votre peuple. » Il lui demandait en somme s’il était prêt à tuer son peuple. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Nous ne tuerons pas notre peuple. Nous tuerons ceux qui enfreignent le traité. » Ensuite il a demandé à ‘Oumar (r.a.) son avis. Ce dernier a répondu : « Bismillah ! J’avais l’habitude de prier tous les jours pour que ce jour vienne et que nous combattions les infidèles sous la bannière de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Abou Bakr est d’une nature très douce, mais les paroles de vérité sortent le plus souvent de la bouche d’Oumar et sont plus éloquentes. » Il a dit : « Préparez-vous ! »
Il a ensuite envoyé une annonce aux tribus environnantes que tous ceux qui croient en Allah et en Son Messager devaient se rassembler à Médine dans les premiers jours du Ramadan. L’armée a commencé à s’y réunir : elle a réuni plusieurs milliers de soldats et alors il est parti se battre. »
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti et a dit : « Ô mon Seigneur ! Je te demande de rendre sourds les Qouraychites et aveugles leurs espions : qu’ils ne nous voient pas et qu’ils n’entendent rien à notre propos. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti. Il y avait des centaines d’hypocrites à Médine, mais une armée de dix mille hommes est sortie de Médine et aucune nouvelle n’est parvenue à La Mecque. Ce sont là les œuvres d’Allah le Tout-Puissant.
Selon Al-Tabaqât d’Ibn Sa’d, la caravane de musulmans est arrivée à Mar Al-Dhahran à l’heure de la prière d’Icha. Mar Al-Dhahran est situé à une distance de 25 kilomètres de La Mecque sur le chemin de Médine. C’est-à-dire à vingt-cinq kilomètres de La Mecque. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ordonna à ses compagnons d’allumer des feux en dix mille endroits. Les Qouraychites n’avaient appris rien de son départ : ils étaient abattus parce qu’ils avaient peur qu’il ne les combattît.
Les Qouraychites n’avaient pas reçu de nouvelles mais pensaient qu’il allait leur livrer bataille. Cela les a accablés. Il semble qu’il y ait une erreur ici : la nouvelle du départ leur était en fait parvenue. Lorsque la caravane s’est arrêtée là-bas et que le feu a été allumé à dix mille endroits, les Qouraychites ont envoyé Abou Soufyan pour s’enquérir de la situation. Ils lui ont dit : « Si tu rencontres Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui), demande-lui un gage de paix en notre faveur. » Abou Soufyan ibn Harb, Hakim ibn Hazzam et Boudayl Ibn Warqa sont partis. Quand ils ont vu l’armée, ils ont été très bouleversés. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait nommé ‘Oumar comme gardien cette nuit-là. Quand ‘Abbas a entendu la voix d’Abou Soufyan, il a crié et a dit : « Abou Hanzala ! » (C’est le nom d’emprunt d’Abou Soufyan). Il a répondu : « C’est bien moi ! » « Qui est derrière toi ? a demandé Abou Soufyan à ‘Abbas. Il a répondu : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) accompagné de dix mille personnes. » ‘Abbas lui a accordé sa protection et l’a présenté, ainsi que ses deux compagnons, au service du Saint Prophète. Tous trois convertis à l’islam.
Je présenterai Incha Allah le reste de ce récit prochainement.
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